90% des cas soignés au niveau des CHU pourraient être traités dans les secteurs sanitaires ou dans les polycliniques. Sur une moyenne de 250 consultations quotidiennes, 10 % sont de simples consultations. «Quatre-vingt-dix pour cent des urgences que nous soignons au niveau des CHU pourraient être traitées dans les secteurs sanitaires ou dans les polycliniques si ces structures disposaient des moyens nécessaires», a indiqué le Pr Douagui, chef du service de pneumo-allergologie à l'occasion des 9es journées médico-chirurgicales du CHU de Béni Messous. Ce chiffre résulte d?une étude menée par le CHU de Beni Messous. «Ces institutions ont obligation de formation, de recherche et de soins de haut niveau en particulier les pathologies lourdes. Il serait donc sage de permettre au secteur périphérique (polycliniques) de prendre en charge toutes autres pathologies plus légères», ajoute le Pr Douagui. Ce qui n?est malheureusement pas le cas puisque ces mêmes polycliniques accusent un manque flagrant de moyens et ce malgré l?existence d?un personnel qualifié. Le malade ne trouvant pas les soins nécessaires au niveau de la polyclinique de sa commune se dirige tout droit vers le CHU. Ce qui explique le nombre incalculable de patients qui déambulent dans les couloirs de nos CHU. Ces patients viennent pour la plupart de l?intérieur du pays, tels les 60 % des patients pris en charge annuellement par le CHU de Beni Messous, sachant que la moyenne à Alger est de 50 %, précise l?étude. Le salut viendra, selon le Pr Douagui, des polycliniques. Pour ce faire, «il est primordial de les doter de moyens conséquents afin qu?elles mènent à bien leur mission», ajoute le professeur. Il est surtout question, selon lui, d?humaniser ces établissements en faisant des efforts sur le plan de l?accueil. La formation du personnel médical est également nécessaire d?où l?utilité des journées d?étude et de formation organisées en concertation avec des organismes internationaux. Sur ce plan, le CHU de Beni Messous a fait des efforts à l?image du projet de collaboration mené en concertation avec le Comité international de soutien aux population (Cisp) entamé courant 2002. Il était question de former une trentaine d?éléments issus du personnel hospitalier dans le domaine de l?hygiène, de l?informatique et de la maintenance. «Une initiative qui devait être suivie d?autres ainsi que des journées médico-chirurgicales», avait d?ailleurs souligné à l?époque M. Bouchama, directeur général du CHU de Beni Messous. «Le but étant de former un personnel qui mettra ses connaissances au service du patient», a t-il ajouté. - Les travaux des 9 s journées médico-chirurgicales organisées hier à au CHU Beni Messous sous la présidence de directeur général M. Bouchama, des professeurs Djemli et Bendisari, membres du comité d?organisation et du directeur da la santé de la wilaya d?Alger, ont été riches en enseignements. Il ressort que sur les 250 consultations enregistrées quotidiennement au niveau du service des urgences du CHU en question 90% sont de simples consultations que les polycliniques peuvent très bien prendre se charger. «Cependant, le citoyen a acquis ce réflexe d?aller droit vers l?hôpital craignent ne pas trouver les soins nécessaires dans les centres médicaux près de chez lui. Ce qui engendre un flux très important au niveau de notre service des urgences», dira M. Bouchama, directeur général du CHU Beni Messous. Cela en plus des problème d?insuffisance de locaux de l?incivilité de certains de nos patients, la situation devient insoutenable pour notre personnel, travaillant constamment sous-pression. La réhabilitation de quelques polycliniques de références en les dotant de matériel adéquat permet selon M. Bouchama de desserrer l?étau autour des CHU de la capitale. L?instauration de la carte sanitaire fait partie des recommandations qui seront présentées au ministre de la Santé afin de permettre au CHU de mieux fonctionner.