Impact Selon le P-DG de Saïdal, tous les médicaments génériques produits en Algérie sont tombés dans le domaine public. La production du médicament générique n?est pas menacée par l?adhésion prochaine de l?Algérie à l?Organisation mondiale du commerce. C?est ce qu?a déclaré le président-directeur général de Saïdal, Ali Aoun, en marge de la conférence-débat portant sur le médicament générique en direction des pays du Sud, organisée par le Conseil régional de déontologie médicale de Blida en collaboration avec l'organisation humanitaire Global Humanitarian. «Nous n?avons aucun souci à nous faire, car nous ne sommes pas dans la même situation que l?Inde ou la Thaïlande. Nous, nous respectons la propriété intellectuelle. Nous ne produisons que les médicaments tombés dans le domaine public», dira-t-il à ce propos. Toutefois, si l?OMC autorise certains de ses membres à fabriquer le générique, elle leur interdit de l?exporter. Cette décision est qualifiée d?«hypocrite» par M. Aoun, car «elle prive les pays qui n?ont pas d?industrie pharmaceutique de la possibilité d?importer les génériques. A titre d?exemple, un pays comme l?Ouganda, où le sida fait des ravages, restera donc tributaire des princeps dont les prix sont hors de portée de l?écrasante majorité de la population». Au comité qui négocie l?adhésion de notre pays à l?OMC, le premier responsable de Saïdal recommande d?être vigilant et combatif pour arracher le droit d?exporter les médicaments génériques produits localement en direction des pays africains confrontés à divers problèmes de santé. Il est opportun de signaler que 3,5% de la production Saïdal sont destinés à l?exportation. Autant dire que si l?OMC venait à obliger l?Algérie à cesser d?exporter les produits génériques, le plus important opérateur national dans le secteur du médicament en pâtirait. Cela dit, il est utile de signaler que de nombreux pays du monde ont cessé, ces dernières années, de produire et d?exporter les médicaments génériques sur injonction de l?OMC, dont une réglementation datant de 1995 oblige les pays membres à respecter l?exclusivité des brevets de médicaments produits par les grands laboratoires pharmaceutiques. Depuis l?entrée en vigueur de cette réglementation, l?innovation pharmaceutique n?a pas cessé de régresser, selon des ONG. Ainsi, le nombre de médicaments nouveaux mis sur le marché aux USA a sensiblement baissé entre 1996 et 2003, passant de 53 à 21.