Dialogue Michel Amari a légué à la postérité un grand héritage culturel par lequel le dialogue entre les deux rives doit être privilégié. La Bibliothèque nationale a abrité, dimanche, et en collaboration avec le Centre culturel italien, une conférence consacrée à la présentation de la version arabe de l??uvre de l?auteur italien Michel Amari, intitulée I Musulmani di Sicilia (Histoire des musulmans de la Sicile). Dans son allocution, Amine Zaoui, directeur de la bibliothèque, a salué l?initiative «qui s?inscrit dans un travail de coopération entre les deux pays, l?Algérie et l?Italie», ajoutant que «ce travail de traduction jettera les ponts entre les deux rives et ouvrira le dialogue Nord/Sud». «Le livre répond aux questionnements posés aujourd?hui en Méditerranée à propos de l?Islam.» Histoire des musulmans de la Sicile est «une ?uvre majeure, pluridisciplinaire, où viennent se mêler l?histoire, la littérature, la linguistique, la sociologie? C?est un livre profond, parlant d?images et de symboles», souligne-t-il. Par ailleurs, Giorgio Guerrini, directeur de l?Institut culturel italien, a insisté, de son côté, sur le fait que «l?Islam est un élément fondamental dans la naissance et l?évolution de la civilisation occidentale, et qu?il est une partie intégrante à l?histoire de la Méditerranée». Franco Garidini, professeur d?histoire à l?université de Florence, a retracé la vie de Michel Amari et évoqué l?intérêt que celui-ci affichait pour la culture et l?histoire du monde arabo-musulman. «Michel Amari est un historien sicilien du XIXe siècle, grand chercheur de l?identité sicilienne, il est considéré comme le fondateur de l?orientalisme italien à l?étude de l?Islam ; ayant remonté dans l?histoire de la Sicile, il écrivait en trois volumes la grandeur de la civilisation musulmane qui a marqué, à l?époque médiévale, la Sicile», explique-t-il. Et d?ajouter : «Le premier volume fut publié en 1854, le troisième et dernier volume en 1872 quand l?Italie était déjà unifiée.» Et de terminer en disant que «Michel Amari nous a légué un grand héritage culturel, et c?est à nous de continuer son travail, celui du rapprochement entre les deux rives, Nord et Sud de la Méditerranée.» Et enfin, Moheb Saâd Ibrahim, directeur du projet de la traduction de l??uvre, a déclaré que «ce livre privilégie le dialogue entre chrétiens et musulmans, Européens et Arabes». Professeur de langue italienne à l?université du Caire, l?intervenant a ajouté que «l??uvre ne retrace pas seulement l?histoire des musulmans en Sicile, mais elle raconte aussi ces Italiens qui ont épousé l?Islam.» Cela revient à dire que l?Histoire de la Sicile est une histoire commune, partagé et par les Arabes et par les Italiens. Franco Garidini revient sur l?idée en disant que «les Italiens ont de profondes racines arabo-muslmanes, et qu?ils ont, en partie, héritées de traditions de la civilisation musulmane.» L?initiative, inscrite sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture dans le cadre de la saison culturelle italienne, contribue à la diffusion et à la connaissance de cet important patrimoine littéraire ? et historique ? qui, de nos jours encore, représente un point de repère incontournable de la civilisation islamique dans le Bassin méditerranéen.