L'arc-en-ciel, qui porte les couleurs, est perçu différemment par les peuples, qui l'expliquent par des mythes et des légendes. Chez les Grecs, par exemple, c'est l'écharpe de la déesse Iris, fille du titan Thaumas et de la nymphe Electre : personnification de l'arc-en-ciel, elle est aussi la messagère des Dieux, notamment de Héra. En arabe l'arc-en-ciel est appelé différemment, selon qu'il s'agisse de l?arabe cIassique ou de l'arabe dialectal. Dans la première langue, on le connaît sous le nom de qaws Quzah', «l'arc de Quzah», l?expression se rapportant à une divinité sémitique appelée en arabe Qays et dans d'autres langues sémitiques Qos. Cette divinité, étant associée à la pluie, l'arc-en-ciel avait un symbolisme positif. Comme le nom était associé au paganisme, on l'a changé, dans les premiers temps de l'Islam : qaws an Nabi, où qaws prend le sens de arc, voûte : «l'arc du Prophète». Mais l'ancien mot a fini par revenir et s'imposer dans la langue. En arabe dialectal, le mot employé est 'aârs ddib, (le mariage du chacal) qui doit provenir du berbère tamaghra wuchen, (de même sens) mais cette expression désigne aussi un phénomène atmosphérique particulier : du soleil, de la pluie et, pour couronner le tout, un arc-en-ciel ! Selon la légende que l'on retrouve un peu partout en Algérie, le chacal s'est marié et a invité tous les animaux de la forêt, mais il ne leur a pas servi de repas, ce qui a mis le ciel en colère : il a alors fait beau et mauvais en même temps ! Les couleurs de l'arc-en-ciel résultent de cette confusion : ce qui explique qu'on les retrouve l'une couvrant l'autre, ce qui traduit la vision des physiciens d'un continuum...