vétusté la défectuosité de pans entiers du tissu d'irrigation et l'insuffisance d'un programme de réfection et de maintenance causent, chaque saison d'irrigation, 40% de pertes aux capacités d'irrigation mobilisées. Ce constat mis en évidence par un récent rapport de l'office des périmètres irrigués de la vallée du Chellif (OPI), met en même temps l'accent sur les difficultés que rencontre l'office dans la gestion de l'eau d'irrigation. L'OPI, en soulignant «la gravité des pertes de ressources en eau», insiste sur l'urgence d'une opération de maintenance et de mise à niveau qu'il y a lieu de consacrer au réseau. Le réseau d'irrigation du Moyen Chellif est l'un des plus vieux réseaux du pays. selon l'office OPI, le réseau du Moyen Chellif a été mis en service en 1935. Il porte sur une densité de 590 km, et se trouve compris dans 60 km de long et 10 km de large. Les superficies à irriguer par le réseau s'étendent sur 6 000 hectares, selon les estimations de l'office. Les ennuis du réseau remontent déjà aux débuts des années 1980, avec la multiplication des cas de fuites occasionnées par un vieillissement prolongé et aggravé par le recul de moyens d'intervention propres à la rénovation et la maintenance. Le vieillissement préjudiciable du réseau allait engendrer des pertes toujours plus importantes au point de constituer, dès les débuts des années 1990, pas moins de 35% des capacités d'eaux mobilisées au titre des campagnes d'irrigation. Au titre de l'actuelle campagne d'irrigation 2002-2003, l'OPI, qui déclare avoir mobilisé 31 millions de m3 d'eau, s'attend à des pertes de l'ordre de 40%, soit une perte sèche de plus de 12 millions de m3. C'est un «dommage effroyable» pour le secteur agricole à Chlef, assoiffé par l'insuffisance d'eau et plusieurs années de sécheresse, affirme-t-on, à la direction des services agricoles, qui mise particulièrement sur l'irrigation pour assurer le développement de ses programmes de l'agrumiculture, la plasticulture et les cultures industrielles. L'état du réseau se trouve, par ailleurs, aggravé par l'envasement fort avancé du barrage d'Oued Fodda. d'une capacité théorique de près de 185 millions de m3, le barrage dénommée «portes de fer», envasé à près de 50%, ne reçoit annuellement que près de 40 millions de m3 d'apport, ce qui ne lui permet de dégager pour l'irrigation que 5 millions de m3 seulement. Toutefois, l'hypothèse d'un dévasement fut de tout temps perçue comme non économique par les pouvoirs publics, en raison, dit-on, des coûts excessivement chers, d'une telle opération. Aux débuts des années 1980, la solution fut portée sur la réalisation d'un nouveau barrage à Sidi-Yacoub, au sud-ouest du territoire de la wilaya de Chlef. Achevé en 1985, cet important ouvrage renfermant 170 millions de m3 d'eau mobilisable, ne dispose pas encore d'un réseau d'irrigation.