Hier, la cité a vécu une nuit de violentes émeutes. A l?origine de ce vent de colère au cours duquel 22 personnes auraient été arrêtées selon les habitants, le retard dans l?exécution des décisions d?attribution de logements et de terrains. C?est la goutte qui a fait déborder le vase de la mal vie dans cette cité. Si le calme est revenu ce matin, la tension demeure vive et la situation tendue. Jeunes, moins jeunes et vieux disent être sur le pied de guerre et décidés à aller jusqu?au bout de leurs revendications dans ce quartier où les traces de la misère sont plus qu?apparentes. Hier, vers 17h, ils avaient mené des manifestations pour protester contre la non-prise en charge de leurs doléances par les responsables locaux. Ils disent avoir obtenu, en 1995, des arrêtés et des décisions pour bénéficier de logements et de lots de terrain. Mais au jour d?aujourd?hui, ils ne voient rien venir. L?autre problème auquel ils sont confrontés, ce sont les désagréments causés par les bruits assourdissants de la centrale électrique de Sonelgaz qui se trouve à quelques mètres de là. «La centrale nous empêche de dormir et pratiquement tous les habitants souffrent de problèmes d?ouïe. Il y en a même qui sont devenus carrément sourds», se plaint un jeune habitant la cité. En plus de cela, les accidents répétitifs enregistrés au niveau de la centrale ont été à l?origine de fissures des murs de plusieurs habitations. Cela étant, la manifestation d?hier soir a vite débordé en émeutes incontrôlables après l?intervention des forces de l?ordre qui ont déployé un arsenal impressionnant, selon les habitants pour disperser la foule. 22 personnes ont été arrêtées et selon les habitants de la cité, elles n?ont toujours pas été relâchées. Le président de l?APC de Bab Ezzouar, qui s?est déplacé, hier, tard dans la nuit, sur les lieux pour tenter de calmer les esprits, a dû vite rebrousser chemin après avoir essuyé un déluge d?insultes. Le bras de fer entre les contestataires et les policiers a duré jusqu?à 23h. A signaler que plus de 600 familles habitent ce quartier, «vieux de 200 ans». «Douze familles habitent dans une même maison et ont des toilettes collectives», note un habitant de la cité.