Drame Un an, presque jour pour jour, une équipe algérienne, cette fois le Mouloudia d?Alger, revient à Sfax, cette ville tunisienne qui a été l?enfer pour les supporters de l?équipe nationale lors de la CAN-2004. Un retour sous le signe de la compétition, car la vie et le sport continuent, mais aussi sous le signe du recueillement pour ceux qui ont perdu la vie, ceux qui ont été blessés dans leur chair et humiliés par la police tunisienne et une frange de la population de cette ville devenue, le temps d?une soirée, maudite pour les Algériens. Nous n?allons pas revenir sur ce qui s?est passé ce soir-là à la fin de ce quart de finale entre l?Algérie et le Maroc et toute cette violente bastonnade qui s?est abattue sur les supporters algériens sans distinction, mais disons à nos frères tunisiens que nous ne sommes pas des revanchards ou des lâches. L?équipe du CS Sfax, hôte du Mouloudia d?Alger il y a quinze jours, et la poignée de ses supporters n?ont, à aucun moment, fait l?objet d?un dépassement que ce soit de la part des officiels ou des supporters. Ces derniers, et malgré toutes les dispositions draconiennes prises pour parer à tout risque de dérapage, ont donné une belle leçon de sportivité à tous ceux qui croyaient que les Algériens étaient des sauvages fous furieux. Le 8 février est une date doublement historique pour les deux peuples, algérien et tunisien, puisqu?elle célèbre les fameux événements de Sakiet Sidi Youcef, qui ne doivent pas être entachés par la bêtise d?une police aux ordres d?un gouvernement lui-même policier ni par la passivité des autorités algériennes qui n?ont élevé aucune contestation et sont restées froides devant le drame vécu par des milliers de jeunes. Parmi eux, Seddik Delaâ, un supporter de l?équipe nationale et, par coïncidence, du Mouloudia d?Alger, qui a laissé sa vie dans cette ville. Aux Tunisiens de s?incliner cette fois à la mémoire de Seddik en veillant à ce que le MCA soit aussi bien reçu que l?a été le CSS à Alger. Des gestes sont nécessaires pour atténuer la douleur et tenter de cicatriser une plaie toujours ouverte.