Banque?route Voilà une autre banque privée, dont la durée de vie est trop courte dans un tout frais pays de l?économie de marché, qui vient de mettre la clé sous le paillasson. Sitôt les épisodes de l?épouvantable affaire Khalifa consommés, le citoyen découvre aujourd?hui la «trame» d?un autre feuilleton impliquant une autre banque privée : la Bcia à laquelle on impute l?impardonnable grief d?une «situation d?illiquidité et d?insolvabilité financière l?empêchant de remplir ses obligations envers ses clients». Deux scandales, deux procès. Même résultat : la clé sous le paillasson, mais surtout une hantise généralisée. Juste de quoi jeter l?émoi chez des épargnants qui voient, désormais, le ciel leur tomber sur la tête. Dans cette Algérie où il est difficile de vivre sans encombres ses premiers balbutiements, les banques privées sont clouées au pilori. La réforme bancaire y fait des victimes ; le petit épargnant en premier. Dès lors, une question revient avec insistance : où doit-on déposer son argent ? Faut-il bouder carrément ces établissements privés qui foisonnaient durant la période 1990, décennie des grandes mutations socio-économiques ? Aujourd?hui, les banques privées, sujettes, dès leur naissance, à des dysfonctionnements à grande échelle, semblent être dans l??il du cyclone et ce, au moment même où petits et gros épargnants, éreintés par les lenteurs administratives voyaient en le privé le véritable messie, avec de surcroît, les largesses d?un taux d?intérêt qui fait monter la salive à la bouche. Le risque de voir ce secteur s?effilocher par effet de contagion reste éminent. Une telle évidence devra, sans doute, pousser une grande partie des citoyens, les fidèles clients, à revoir carrément leur copie. Seront-ils contraints de se rabattre sur un secteur public qu?il ont justement fui par le passé pour mille et une raisons ou, mercantilisme oblige, ne plus faire confiance au privé qui leur a promis monts et merveilles ? La panacée peut, évidemment, provenir des banques publiques, mais avec ces dernières, on n?est toujours pas en odeur de sainteté. N?a-t-on pas d?ailleurs énuméré par le passé les innombrables scandales ayant touché de plein fouet ces établissements publics et, par extensions, des dizaines d?entreprises-clientes qui ont dû vite déchanter, la mort dans l?âme ? BNA, BEA, BDL, CPA?., c?est la liste, loin d?être exhaustive, de banques n?inspirant pas forcément confiance au citoyen. Que faire donc ? Le citoyen exige une réponse.