Actuellement un rouleau compresseur a été mis en branle pour broyer toutes les banques privées accusées de s'adonner à des pratiques peu orthodoxes. La saga rocambolesque ayant pour trame les banques privées et la manière la plus subtile de les pousser à mettre la clé sous le paillasson continue d'alimenter l'actualité. Dans un communiqué lapidaire parvenu à notre rédaction, la commission bancaire s'est prononcée sur l'affaire de l'établissement financier Union Bank en prenant acte du jugement rendu le 13 juillet en cours par le tribunal de Sidi M'hamed. Le verdict stipulait la mise en liquidation de ladite banque à laquelle la structure mise sur pied par la banque d'Algérie compte donner «toutes les suites légales et réglementaires». Cette dernière a décidé de la conversion du règlement judiciaire en faillite avec la fixation de la date de cessation de paiement au 18 juin 2003 et ce, en application des dispositions de l'article 103 de l'ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit, informe le public de ce donner-acte. Le document précise que «la commission bancaire restera saisie des constats faits dans le cadre de l'exercice de sa mission de contrôle permanent et notamment, ceux résultants du contrôle intégral réalisé au sein de l'établissement financier Union Bank et ceux, parallèlement, à la procédure judiciaire». Union Bank connaît donc le même sort que ses «semblables» interdites d'activité au motif de cessation de paiement. Et cela n'est qu'une simple formalité pour signifier qu'aucun recours n'est possible. Pour comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire, il faut revenir à la genèse d'un processus enclenché par le gouvernement ayant ouvert le champ bancaire dans la précipitation et dans l'opacité sans accompagner cette ouverture de textes législatifs adéquats mais surtout d'un contrôle drastique et rigoureux. Même s'il est difficile de déterminer avec précision les raisons qui ont abouti à une situation aussi inextricable, seuls les initiés peuvent prétendre être dans les secrets des dieux, il n'en demeure pas moins qu'actuellement un rouleau compresseur a été mis en branle pour broyer toutes les banques privées accusées de s'adonner à des pratiques peu orthodoxes. Les scandales récurrents qui ont touché le monde de la finance dénotent clairement de cette incapacité du gouvernement à gérer ce secteur névralgique qui échappe complètement à son contrôle. C'est sans doute pour rectifier le tir que l'argentier du pays, Abdelatif Benachenhou, justifie la modification de la nomenclature des mouvements du Fonds de régulation des recettes par un souci de «transparence et de précision». Echaudées par des expériences infructueuses qui ont saigné le Trésor public, les autorités tentent de resserrer l'étau sur les capitaux qui circulent sous le manteau et loin de leur vigilance et ce à travers un dispositif visant à rendre le passage et le transit de l'argent plus rigoureux. C'est dans cette optique que le Conseil de la monnaie et du crédit s'est réuni lundi dernier aux fins de renforcer la réglementation prudentielle et la préservation de la stabilité du système bancaire. Un système au demeurant désuet et suranné. Il faut signaler que Hadjas, le patron de l'Union Bank n'est pas en odeur de sainteté avec la Banque d'Algérie puisqu'il a déjà eu maille à partir avec l'institution l'année passée en la poursuivant devant le Conseil d'Etat qui a délibéré en sa faveur. Rappelons que l'Union Bank est la quatrième sur la liste rouge à être clouée au pilori et mise au carreau après El Khalifa Bank, l'épine dorsale du groupe Khalifa et dont le P-DG fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Les deux autres établissements sont la Bcia et la AIB.