Constat Les contraintes de l?édition poussent l?écrivain à se faire éditer à l?étranger. Qu?en est-il de l?écrivain en Algérie ? L?édition a connu diverses mutations, allant du monopole de l?Etat pendant l?ancien régime, au libéralisme au lendemain des événements d?Octobre 1988. Mais la situation de l?écrivain n?a point changé. Il est toujours à la merci de l?éditeur et des exigences qu?il lui impose. Mohamed Sari a estimé que «l'écrivain, après s'être affranchi de la censure politique et éthique grâce à l'avènement du pluralisme, s'est retrouvé confronté à une nouvelle forme de censure financière que lui imposent les éditeurs privés». Devant cet état de fait, l'écrivain algérien a été contraint à recourir aux maisons d'édition étrangères, ce qui a précipité l'expatriation de la littérature algérienne, la culture se retrouvant ainsi orpheline notamment depuis la disparition de l'Entreprise nationale du livre, a-t-il expliqué. Il a, toutefois, imputé la responsabilité du déclin de la culture en Algérie à la presse littéraire et aux intellectuels eux-mêmes, estimant que la solution réside dans le soutien de l'Etat. Abondant dans le même sens que Sari, le secrétaire général de l'association Ikhtilaf, l'écrivain Bachir Mefti, a considéré que «l'intellectuel ne saurait assumer son rôle de critique consacrant sa vision indépendante sans un soutien matériel utile à la réalisation de ses projets culturels». Il a, par ailleurs, mis en relief «l'importance de valoriser les expériences culturelles», tout en rappelant que les critiques maghrébins reconnaissent la valeur du roman algérien. Le chercheur en littérature arabe, Miloud Chennoufi, est du même avis que M. Mefti, tout en appelant avec insistance l'intellectuel à faire montre de réserve. La présidente de l'association Ikhtilaf, Mme Assia Moussaoui, a défendu la commission de lecture mise dernièrement en place par la direction des lettres et des arts du ministère de la Culture, et ce, dans le cadre du fonds destiné à la création, mettant l'accent, dans la foulée, sur l'objectivité, la rigueur et l'intégrité du travail de cette commission. Cette instance permettra à de jeunes écrivains de se faire éditer sans trop de contraintes éditoriales ni d?exigences financières. La décision du ministère d'imposer aux associations de distribuer leurs publications et de conclure des contrats avec les auteurs, «est la meilleure protection des droits de la création». L'intervenante a souligné que la problématique posée par le fonds de soutien de la création réside dans le fait que ce dernier impose à l'éditeur de traiter avec une seule imprimerie publique (l'Entreprise nationale des arts graphiques).