Deuil Djamel Amrani, poète et moudjahid, est décédé, hier soir, à son domicile à Alger à l'âge de 70 ans. Né le 29 août 1935 à Sour El-Ghozlane (Bouira), Djamel Amrani, «cette âme sensible et tourmentée» qui a porté l'Algérie dans son c?ur, a traîné la grande blessure d'une adolescence frappée de plein fouet par la Révolution algérienne. Tout comme Mohammed Dib, le poète, qui a longtemps et minutieusement décrit dans ses vers les affres du colonialisme et l'héroïsme guerrier, a su avec autant de verve et de finesse investir d'autres rivages en proposant une poésie exempte de mythes «car tournée vers soi d'abord», comme aimait à le dire Achour Cheurfi, dans son dictionnaire biographique. Le récipiendaire, qui collaborait durant des années à la chaîne III en animant une émission de lecture de poèmes universels, a publié son premier livre Le témoin, en 1960 puis, quatre ans plus tard, un recueil de poèmes, Soleil de notre nuit, suivi de Chants pour le 1er Novembre, (1968) et Aussi loin que mes regards se portent, (1973). Suivront Le dernier crépuscule, Nouvelles (1978), Jours couleur de soleil, poèmes (1979), L'été de ta peau, Poèmes (1982), Plus haute source , poèmes (1985), Argile d'embolie, poèmes (1985), Le phomic (1985), poèmes, et Déminer la mémoire , poèmes (1986). Le moudjahid et poète a reçu dernièrement le prix des libraires algériens 2004 pour l'ensemble de ses oeuvres, par l'Association des libraires algériens (Aslia), en marge du 9e Salon international du livre. Djamel Amrani s'est vu remettre également la Médaille présidentielle Pablo Neruda des mains de l'ambassadeur du Chili à Alger, M. Ariel Uloa, et ce à l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance du célèbre poète chilien Neftali Ricardo Reyes dit Pablo Neruda. A l?annonce du décès de Djamel Amrani, le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a exprimé sa tristesse en adressant un message de condoléances à la famille du défunt. «C'est avec une profonde affliction que nous avons appris le décès du grand poète et militant Djamal Amrani qui fut un défenseur acharné de la cause nationale, durant le colonialisme et après l'indépendance, à travers sa voix, sur les ondes de la radio nationale, et sa plume qui reflétait son génie dans le domaine de la poésie, la littérature et l'information (...)». De son côté, le directeur général de la Radio algérienne, M. Zouaoui Benhamadi, dira : «Il est mort le poète», «Cette perte est terrible», ajoutant que Djamel Amrani est «un nom lié à la Radio algérienne», tout en rappelant la précieuse collaboration du poète au niveau de la radio. «Il restera, aux différentes générations de notre grande famille qui l'auront côtoyé, leurs yeux pour pleurer mais aussi leur ardeur et détermination pour, de nouveau, encore et toujours, entonner ses poèmes», conclut-il. Hacène Ouandjeli, touché par le décès du poète Djamel Amrani, présente à la famille du défunt ses sincères condoléances et l?assure de sa profonde solidarité.