Situation Le Centre hospitalo-universitaire de Batna, le seul pour une demande de sept wilayas, souffre d?une trop forte surpression. Cet état de fait est essentiellement dû au nombre élevé de «fausses urgences» et aux insuffisances des autres structures sanitaires de la wilaya. Une seule personne sur dix reçues au service des urgences du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Batna, était réellement une urgence, alors que les autres nécessitaient à peine quelques légers soins qui sont du ressort de structures moins importantes que le CHU, ont affirmé des médecins de ce service, qui a enregistré au cours de l?année écoulée 80 753 entrées. Cette affluence, ont-ils regretté, pénalise le fonctionnement du service, soumis de ce fait à une trop forte pression. Le médecin chef du service a pointé un doigt accusateur vers l?organisation du système hospitalier en vertu duquel, a-t-il expliqué, toute admission au CHU passe systématiquement par le service des urgences. Ce qui, conjugué aux insuffisances des autres structures, soumet le CHU à une surpression. Pour lui, les situations extrêmes de pression provoquent du désordre dans le service dont les locaux s?avèrent alors exigus et l?encadrement médical spécialisé insuffisant. La même source préconise, pour remédier à cette surcharge, la création de Services mobiles d?urgence (Smur) et une réhabilitation des missions des centres de soins urbains et ruraux. Ces structures de médecine de proximité, a-t-il expliqué, font office de postes médicaux avancés qui confèrent aux équipes intervenantes leur autonomie sur les lieux d?intervention, en dehors de l?hôpital, grâce à des ambulances hyper-équipées. Ceci en attendant le renforcement et l?extension de cet hôpital dans le cadre d?un projet pour lequel a été dégagée une enveloppe de quelque 360 millions de dinars, selon les services concernés de la wilaya. La dimension régionale de cet établissement hospitalier le condamne à évoluer pour répondre à la demande en soins spécialisés des populations de pas moins de sept wilayas (Biskra, Ouargla, Khenchela, El-Oued, Tébessa, Oum El-Bouaghi, Batna). En effet, cette structure sanitaire publique demeure la mieux équipée de la région Centre-Est et Sud-Est. Cette vocation régionale alourdit davantage la pression exercée sur les urgences du CHU et augmente le mécontentement des malades et de leurs parents. L?insatisfaction est d?autant plus exacerbée lorsque le nombre des arrivées dépasse les capacités de consultation des cinq bureaux du service ; les patients doivent former des files d?attente, pourtant incompatibles avec la notion même d?urgence.