Projection Le dernier film de Merzak Allouache, Bab el web, a été présenté en avant-première, hier, à la salle Ibn Zeydoun (Oref). Kamel (Samy Naceri) et son frère Bouzid (Faudel) vivent à Bab el-Oued, un quartier populaire d?Alger ; Kamel est solitaire, désabusé et taciturne, alors que Bouzid est d?un dynamisme hilarant et d?un tempérament jovial. Il passe son temps au cybercafé, derrière l?ordinateur, à chatter avec les filles du monde entier qu?il n?hésite pas à inviter systématiquement à Alger, sans vraiment y croire. Mais un jour, Laurence (Julie Gayet), une de ses correspondantes françaises, lui annonce qu?elle accepte son invitation? Pour la recevoir à la maison, Bouzid, avec la complicité de son frère Kamel, demande à sa mère et à sa s?ur de partir au bled afin de libérer la maison sans toutefois les mettre au courant de ses projets ; et pour que son invitée passe un bon séjour à Alger, il emprunte à un homme de combines de l?argent dont le père est aussi le père de Laurence. Laurence, à moitié Algérienne, arrive à Alger, et c?est de Kamel qu?elle s?entiche. Bab el web est une comédie, ponctuée,d?un bout à l?autre, d?allégresses et de spontanéité, se voulant, par moments, une caricature de la société algérienne. Sans être trop critique, le film cherche à plaire, même si le réalisateur, Merzak Allouache, semble toujours verser dans l?excès, en utilisant des clichés et en regardant la société algérienne, notamment la jeunesse, par la lorgnette européenne, la ramenant à une lecture réductrice. C?est en tant qu?étranger (Européen) qu?il présente l?image de l?Algérie, une image subjective, sommaire, à la limite de la parodie. Cela nuit d?emblée à la personnalité de l?Algérien, voire à sa fierté. Il nous a donné l?impression de se moquer de la réalité algérienne plutôt que de se contenter de la montrer et de la commenter. Même les personnages secondaires (Farida Sablonnière, Hacène Benzédrine et Yacine Mesbah) sont présentés de telle manière qu?ils donnent cette forte impression de tourner en dérision l?Algérien. En fait, le film est une dérision de la société algérienne. Par ailleurs, et à travers ce film, Merzak Allouache, et on le perçoit bien, semble vouloir se rattraper sur son avant-dernier film, L?autre monde, qui, sorti il y a plus de trois ans, était vraiment un échec, en essayant, tant bien que mal, d?être plus proche de la réalité, même si le résultat laisse à désirer. Mais dans l?ensemble, et en ne tenant point compte des détails, Bab el web reste plus ou moins intéressant dans la mesure où il comporte des séquences plaisantes ou à la limite insolites. Le jeu des personnages est naturel et humain, dynamique (en parlant notamment de celui de Faudel). L?actrice et les deux acteurs ont su, chacun, interpréter leur personnage.