De l?avis d?un grand nombre d?observateurs, le président égyptien a joué un fin coup politique en décidant une élection présidentielle multipartite au suffrage universel direct en septembre prochain. En annonçant, de son plein gré, une telle révolution démocratique, en effet, il vient de priver l'opposition de son principal cheval de bataille. Il gagne du crédit sur la scène internationale et apparaît comme un réformateur, lui qui, il y a quelques semaines encore, jurait que la réforme de la Constitution n'était pas à l'ordre du jour. L'arrivée de concurrents au fauteuil présidentiel ne le met, par ailleurs, nullement en danger : mal préparée, quasi inexistante, trop divisée, l'opposition officielle manque encore de crédibilité. Les seuls concurrents sérieux restent les Frères musulmans. Mais les modalités de présentation des futurs candidats, qui devront être membres de partis légaux ou proposés par des députés, devraient être décidées de façon à empêcher leurs candidatures. Et laisser Hosni Moubarak briguer et remporter un nouveau mandat.