Transfert La culture de l'abricot dans la wilaya de batna a, dernièrement, été délocalisée de n'gaous vers ouled si slimane dont les vergers sont plus vastes, mais surtout plus jeunes. De sa réputation de ville des abricotiers, n'gaous ne conserve que des souvenirs depuis que ses vergers ont été majoritairement touchés par le problème de dépérissement causé, affirme l'institut local de protection des végétaux, non par une maladie particulière, mais par le manque d'eau et l'absence d'actions de rajeunissement. L'opération de sauvetage, menée par la Générale des concessions agricoles (GCA) depuis plus d'une année, tarde à porter ses fruits. Entre-temps, les agriculteurs de ouled si slimane aux champs beaucoup plus jeunes que ceux de n'gaous ont vu leur rendement progresser, particulièrement cette saison marquée par une excellente pluviosité ayant favorisé une récolte évaluée à plusieurs milliers de tonnes. Toutefois, ces agriculteurs, non encore encadrés dans des coopératives de commercialisation capables de jouer un rôle régulateur des prix, ont dû, encore une fois, «se soumettre au diktat des grossistes intermédiaires». Ces derniers «ont enlevé l'essentiel de la récolte à 18 dinars le kilogramme, ne concédant ainsi qu'une infime marge de bénéfice aux producteurs rendus vulnérables du fait de l'absence d'unités de conditionnement et du caractère périssable du fruit», affirme M. Tayeb Chafaâ, président de l'apc de ouled si slimane. Selon lui, la dernière saison agricole a été «une bouée de sauvetage pour un secteur mis en péril par une décennie de sécheresse», l'hydraulique, dont le développement est resté à la traîne (803 ha irrigués sur une surface agricole utile de 7 574 ha), constitue le talon d'achille de la relance de l'agriculture dans cette commune dont le territoire, caractérisé par un habitat épars, s'organise autour de 14 grandes mechtas regroupant quelque 11 000 habitants. La seule solution au déficit hydrique actuel passe, à moyen et long termes, par la construction du barrage de tabaggart dont l'étude est actuellement entre les mains de l'agence nationale des barrages (anb). En revanche, à plus court terme, le fonçage de puits artésiens demeure indispensable pour satisfaire la demande en eau des vergers existants, affirment les autorités et les producteurs locaux.