Les chiites et les Kurdes, chargés de constituer le prochain gouvernement irakien, ont distribué les principaux portefeuilles ministériels aux représentants des deux communautés, a indiqué une négociatrice chiite ce mardi. Les chiites, grands vainqueurs des élections générales du 30 janvier, s'attribueraient de 16 à 17 des portefeuilles, avec notamment ceux de l'Intérieur, des Finances et du Conseil de la Sécurité nationale, selon Mme Maryan al-Rayes, de l'Alliance unifiée irakienne (AUI). Les Kurdes, deuxièmes au scrutin, auraient entre 7 et 8 ministères, dont celui des Affaires étrangères, et souhaitent aussi celui du Pétrole. Les sunnites, grands perdants de l'élection qu'ils avaient largement boycottée, auraient 4 à 6 ministères. Les chrétiens en recevraient 1, comme les Turcomans. Mme al-Rayes a confirmé que la présidence de l'Etat irait au Kurde Jalal Talabani, et le poste de Premier ministre au chiite Ibrahim Jaafari. Un sunnite se verrait attribuer le fauteuil de président de l'Assemblée nationale. Selon elle, les négociations reprendront mercredi avec les Kurdes, après la célébration de la fête de Norouz, le Nouvel an kurde, depuis dimanche. Quant à l'inclusion dans l'Exécutif de la liste du Premier ministre sortant, Iyad Allaoui, un chiite laïque, elle a estimé qu'il avait «de très faibles chances de participer au gouvernement». Les négociations pour la formation du gouvernement ont commencé fin février. La liste irakienne de M. Allaoui a remporté 40 sièges, loin derrière la liste chiite soutenue par le clergé de Najaf, qui peut compter sur 146 et les Kurdes 77. Une vingtaine de sunnites a été élue au Parlement sur différentes listes. L'Assemblée nationale transitoire compte 275 sièges.