Etape Chiites et Kurdes amorcent un nouveau virage dans leurs négociations pour la formation d'un gouvernement. Le désaccord entre les deux communautés continue, cependant, d'alimenter l'inquiétude de Washington qui n'arrive toujours pas à conclure sa politique dans ce pays. L'enjeu, pour les deux communautés, est double. D'abord, l'élection d'un président pour l'Assemblée nationale transitoire, ainsi que deux vice-présidents. Ensuite, la formation du futur gouvernement, notamment, le partage des postes ministériels entre les deux communautés. Alors que les négociations se poursuivent, une source annonce qu?au cas où les désaccords persisteraient, l'assemblée qui se réunira mardi, aura pour tâche de trancher toutes les questions en suspens. «L'Assemblée se réunira mardi à 11h (8h GMT), nous nous sommes mis d'accord pour désigner un président et deux vice-présidents du Parlement et nous travaillerons d'ici à là à former un gouvernement», a affirmé Jawad al-Maliki, un responsable chiite participant aux négociations avec les Kurdes sur la formation d'un cabinet. «Si nous aboutissons avant mardi à un accord sur le gouvernement, le chef de l'Etat sortant, Ghazi al-Yaouar, un sunnite, serait favori pour présider l'Assemblée, alors que les vice-présidences seront confiées à un chiite et un Kurde», a ajouté Al-Maliki. Les chiites et les Kurdes, dont les listes peuvent compter sur respectivement 146 et 77 sièges au Parlement (sur un total de 275), négocient, depuis la fin février, pour l'attribution des portefeuilles ministériels. Les discussions se poursuivent, notamment, au sujet de postes clefs ou sensibles, comme ceux de la Défense ou du Pétrole, ce dernier portefeuille faisant tout particulièrement l'objet d'âpres discussions. Une autre source chiite a indiqué que M. Yaouar préférait le poste de vice-président de l'Etat. Pour rappel, l?Assemblée a été élue, il y a près de deux mois lors des élections du 30 janvier, elle a tenu sa séance inaugurale le 16 mars. Au chapitre des violences, deux soldats américains ont été tués et deux autres blessés ce matin par l'explosion d'une voiture piégée au passage de leur patrouille à Bagdad, selon l'armée américaine, qui a également annoncé la mort d'un marine, tué en action, hier soir, dans la province d'Al-Anbar, un des foyers de la rébellion situé dans l'ouest de l'Irak. Ces décès portent à 1 518 le nombre de militaires américains tués en Irak depuis l'invasion du pays, il y a un peu plus de deux ans, selon un bilan dressé par le Pentagone.