Réaction Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministère de l?Education nationale hausse le ton et menace les enseignants grévistes, membres du Cnapest. «Les enseignants du secondaire et du technique, affiliés au Cnapest, qui refusent de remplir les bulletins des élèves du deuxième semestre, seront suspendus de leur poste.» Pour la tutelle, il s?agit de mettre en application le décret exécutif n° 04/90 portant réglementation du secteur, notamment les articles 8 et 7. En outre, le ministère a exigé des directeurs des 27 établissements scolaires, où les protestations ont eu lieu, d?adresser des «lettres individuelles à tout enseignant refusant de donner les notes trimestrielles, lui ordonnant de remettre les notes des examens des élèves dans les plus brefs délais». Le communiqué précise encore que cette procédure, c?est-à-dire l?envoi des lettres aux enseignants, est la dernière chance que ces derniers devraient saisir pour éviter de se rendre responsables «de fautes professionnelles graves». Par ailleurs, le Cnapest, en réaction à ce communiqué, a condamné «les poursuites» que subissent ses membres et compte tenir, lundi prochain, une session urgente avec les membres de son conseil pour étudier et évaluer la situation. Par ailleurs, mardi ou mercredi prochain, le conseil national devrait se réunir pour décider de la manière de protestation et choisir entre cinq propositions, dont notamment boycotter les examens, décréter le 1er mai journée de deuil, organiser trois jours de grève chaque semaine... Tout en appelant les autorités au dialogue afin de trouver une issue à cette crise, le Cnapest indique que «les harcèlements du ministère de l?Education nationale se poursuivent contre les enseignants». Ainsi, la semaine dernière, deux membres du conseil national ont été convoqués par le procureur général près le tribunal d?Alger, à la suite de la plainte déposée par la tutelle contre sept dirigeants du mouvement. Un autre membre du conseil, résidant à Sétif, sera entendu aujourd?hui samedi par la police. Il est à rappeler qu?il y a près d?un mois, le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique a exhorté ses militants à boycotter les conseils de classe du 2e trimestre et la «rétention» des notes. Un mouvement qui, selon ce syndicat, a été largement suivi dans de nombreuses wilayas.