Exil Nos techniciens préfèrent tenter l?expérience à l?étranger, mais sans arriver à driver des clubs de grande réputation. Tout comme les joueurs, certains de nos entraîneurs sont sollicités par plusieurs clubs maghrébins, voire du Golfe. En remontant le temps, on se remémore quelques-uns des techniciens qui avaient emprunté auparavant les chemins de l?exil pour tenter une autre expérience. Certains sont partis pour monnayer leur savoir-faire, d?autres estimaient que c?était une sorte de défi pour montrer aux dirigeants de notre football de quoi ils sont capables ? et dans ce contexte ils ont tout à gagner ?car, de retour au pays, la cote de ces coachs sera revue automatiquement à la hausse avant même d?entamer les négociations ! Il ne faut pas omettre aussi cette catégorie de nos techniciens qui avaient quitté à un moment donné la scène footballistique nationale en raison de tout ce qui se tramait autour de la discipline. En évitant de travailler dans un milieu qu?ils qualifiaient d?hostile, ils ont préféré plier bagages pour aller travailler au-delà de nos frontières. Les exemples ne manquent pas puisque nombre de nos coachs ont déjà drivé des équipes au Maroc, en Tunisie, en Libye, au Qatar, aux Emirats arabes unis, en Côte d?Ivoire, au Bénin... Le Maroc reste la destination la plus fréquentée par nos entraîneurs. Khalef y avait pris les rênes des équipes de Marrakech, Kenitra, Mohamadia et Oujda. Belayadi et Mecheri ont eu l?occasion de driver cette formation du Mouloudia d?Oujda. Chez le grand club de Casablanca, en l?occurrence le Raja, deux de nos meilleurs entraîneurs avaient pris la barre technique de ce club. MM. Rabah Saâdane et Meziane Ighil avaient réalisé de bien belles choses avec le Raja. Actuellement c?est Aït Djoudi, qui semble prendre la relève en allant s?installer à Oujda pour entraîner le Mouloudia après avoir remporté le doublé en Algérie avec l?USM Alger. De l?autre côté, à l?Est, nos voisins tunisiens voient d?un bon ?il les techniciens algériens. Fergani, qui a débuté son expérience à l?Olympique de Béja, en a séduit plus d?un par le travail accompli au sein de ce club. L?ancien capitaine des Verts des années 1980 avait gagné en notoriété, et sa prise en main de la barre technique de l?ogre du football tunisien, l?ES Tunis, est une forte reconnaissance de la valeur de Ali Fergani. Bien qu?il n?y ait pas fait long feu, l?ex-sélectionneur national de la JSK, du MCA, du MCO et de l?USMA est incontestablement l?entraîneur algérien le plus coté en Tunisie. Khalef Mahieddine avait, lui aussi, tenté l?expérience en drivant l?autre géant du ballon rond tunisien, en l?occurrence l?ES Sahel. Actuellement, deux clubs tunisiens s?offrent des Algériens à la tête de leur barre technique. Il y a l?ex-coach du CRB et de la JSK, Kamel Mouassa, qui a pris les destinées de l?Olympique de Béja qui a eu l?honneur d?atteindre la finale de la Coupe de Tunisie la saison écoulée. Ali Fergani, engagé par le CA Bizerte au courant de l?exercice précédent pour sauver le club de la rélégation, a atteint l?objectif assigné par les responsables du CAB (Tunisien) qui lui ont, d?ailleurs, renouvelé leur confiance pour cette année. Plus bas, dans le continent africain, un Algérien a pu s?illustrer au Bénin et en Côte d?Ivoire. Faisant partie de l?actuel staff technique de l?EN, Rachid Cherradi avait fait ses preuves au sein de l?Africa Sport pour ensuite signer son retour au bercail chez le MOC puis le NAHD. L?activité de nos entraîneurs dans les pays du Golfe n?a pas cessé, puisque Khalef était pratiquement parmi les premiers à avoir exercé aux Emirats arabes unis en compagnie de Noureddine Saâdi. Mourad Abdelouahab en a fait de même avec Abdelhak Benchikha. Au Qatar, c?est Rabah Madjer qui a la cote après avoir remporté le doublé avec le club d?El-Wakra. L?ancienne star du FC Porto a eu, aussi, le privilège de signer les seuls titres remportés par ce club qatari. Lakhdar Belloumi, qui vient, lui aussi, de débarquer dans ce pays, espère réaliser quelque chose de positif avec sa nouvelle formation. En Europe, point d?entraîneurs algériens ? partis d?ici ? aux commandes des équipes européennes. Un seul exemple, pourtant, mérite d?être signalé, c?est celui de Mahmoud Guendouz, l?un des héros de Gijon, qui a réussi dans le championnat de DII dans l?Hexagone. Cela lui a même valu d?être nommé directeur technique sportif du FC Martigues. Après cette distinction de Guendouz en France, on s?attendait à des offres outre Méditerranée pour nos coachs, mais, malheureusement, rien. Les questions qu?on se pose : pourquoi nos techniciens se limitent-ils à driver des équipes du Maghreb ou du Golfe ? Y a-t-il un problème de compétence ? Sachant que nombre de nos techniciens, ayant déjà exercé hors frontières, avaient remporté des titres ou du moins laissé une bonne impression, existe-t-il un problème d?équivalence de diplômes ou de qualité de la formation ? Ou tout simplement nos entraîneurs attendent-ils le déclic, eux aussi, pour s?illustrer en Europe. Pour cela, continuons donc à travailler, puis attendons pour qu?un de nos entraîneurs ouvre le bal en drivant un club d?envergure dans le Vieux Continent. En Algérie, la valse continue, et l?argent coule à flots ...!