Résumé de la 2e partie Un certain Raoul fut accusé d?homosexualité dont il se défend farouchement. Après les débats, les avocats demandent le renvoi le du procès. Tout le monde se retrouve donc, en cette belle journée d'hiver, dans cette région charmante et sauvage des Alpes, mais ce n'est pas pour y faire du tourisme, loin de là. C'est un véritable chemin de croix pour le couple I., qui doit parcourir la route où a disparu son enfant. L'épreuve est également douloureuse, à un degré moindre, pour Raoul, qui ne peut cacher son émotion en retrouvant sa maison saccagée par les bulldozers. Quand ils retrouvent la cour d'assises, les jurés n'ont sans doute pas appris grand-chose. Mais la journée n'est pas terminée, et ils vont passer par tous les stades de l'étonnement en assistant à la suite des débats. Premier rebondissement avec l'expert qui a analysé la vieille DS de Raoul. ? Nous avons retrouvé trois cheveux blonds, précise-t-il. Cela, tout le monde le sait, mais c'est alors que l'avocat de la défense se dresse. Saviez-vous que la famille I. était déjà montée dans la voiture ? Stupeur dans l'assistance. L'expert pâlit. ? On ne m'avait jamais dit cela. Mon analyse n'a plus aucun sens !... Plus étonnant encore, la tante de Gaëtan vient expliquer que le 10 juillet 1983, soit quinze jours après la disparition de l'enfant, elle a reçu un coup de téléphone. Une voix a dit : «Allô ! Ici c'est Gaëtan», puis la communication a été coupée par une tierce personne. ? S'agissait-il bien de l'enfant ? demande le président. La tante n'a aucune hésitation. Oui, c'était lui. Je suis formelle. Gaëtan aurait donc été enlevé et séquestré. Par qui ? Pourquoi ? Tout cela devient de plus en plus mystérieux. Le comble de l'étrangeté est atteint avec le témoignage de deux commerçantes. Elles affirment que le 22 juillet, un mois après la, disparition de Gaëtan, elles l'ont vu dans leur magasin en compagnie d'un homme «inquiétant». A la question du président concernant le mystérieux individu, elles n'ont pas la moindre hésitation : ? Non, il ne s'agissait pas de Raoul M. !... ? L'une d'elles précise en outre : Le petit avait le regard fixe. Il baissait la tête et ne parlait pas. Il se tenait les mains jointes, comme s'il avait été sermonné. Je n'étais pas au courant de la disparition de Gaëtan. Je n'ai pas perçu l'appel qu'il y avait dans le regard de l'enfant. Je m'en suis beaucoup voulu... C'est plus tard, quand elles ont vu les affichettes avec la photo de Gaëtan placardées dans la ville, qu'elles ont alerté les gendarmes. Mais apparemment, leur témoignage n'a pas été pris au sérieux et la piste n'a pas été suivie. Pourquoi ? Les jurés n'auront pas de réponse à cette question... Celui qu'on a pris au sérieux, c'est Luc, qui semble décidément le personnage charnière de toute l'affaire, car c'est son revirement qui a provoqué l'arrestation de Raoul et sa présence au banc des accusés. Luc est entendu en fin d'audience, dans l'attention que l'on imagine. Il s'exprime à voix basse, visiblement très impressionné. Et il revient en grande partie sur ses déclarations devant les gendarmes. Il ne nie pas avoir fourni un faux alibi à Raoul, mais il conteste avoir affirmé qu'il était coupable. ? Au fond du c?ur, j'étais loin de penser que c'était lui. De même, il avait dit aux enquêteurs qu'il avait eu des rapports homosexuels avec Raoul. Il affirme à présent que c'est faux. Pendant trois heures, les gendarmes m'ont harcelé physiquement et moralement pour que je dise cela ! (à suivre...)