Résumé de la 15e partie Depuis 1995, les empreintes génétiques de Guy Georges étaient archivées au laboratoire nantais (le prélèvement de sang consenti après son arrestation pour l'agression de Mélanie B.). Longtemps, le présumé «tueur de l'Est parisien» s'était cru intouchable. Et il y avait de quoi. Sur les 85 mois écoulés entre le premier meurtre et l'identification de son ADN, Guy Georges en avait passé 55 en prison pour divers vols et pour des agressions sur des femmes ! Jamais la justice n'avait fait le rapprochement entre lui et le tueur. Guy Georges était sans domicile fixe et sans emploi. Il ne correspondait pas au portrait-robot qui avait été diffusé en novembre 1997 pour susciter les témoignages. L'éparpillement des procédures policières et une succession de négligences judiciaires lui avaient assuré sept ans d'impunité pour ses sept assassinats. Deux meurtres auraient même pu être évités. Dès le lendemain, la Crim' se mit en chasse. On surveilla les squats où Guy Georges avait l'habitude de dormir, sa «boîte aux lettres» du local des Equipes Saint-Vincent, la banque où était viré son RMI... Mais Guy Georges resta invisible. Le lendemain matin, à 7 heures, alors que les enquêteurs étaient encore tous en planque, RTL révéla que le tueur en série était identifié et donna son nom, provoquant la fureur du juge Thiel et des policiers qui craignirent que cette indiscrétion ne provoque la fuite de Guy Georges. (La station de radio présenta d'ailleurs ses excuses par la suite...) Dès 7 heures, tous les services furent donc mobilisés d'urgence, des motards distribuèrent 3 000 photos du tueur (prises lors de son vol de scooter) que la commissaire Monteil avait pris soin de faire imprimer. Paris fut quadrillé. Première alerte à 10 heures : un responsable des Equipes Saint-Vincent appela un chef de groupe de la brigade criminelle et lui annonça que Guy Georges... venait de quitter ses locaux. Une indication un peu tardive, qui provoqua la colère des policiers. Peu avant 13h, deux inspecteurs de la PJ du quartier de la Goutte-d'Or, Bernard Basdevant et El-Karim, reconnurent Guy Georges, qui sortait de la station de métro Blanche. Ils procédèrent à son arrestation «en douceur». Guy Georges était armé d'un couteau, mais ne se défendit pas. La traque était terminée. Les familles pouvaient respirer... Mais ce n'était pas fini. Placé en garde à vue au 36, quai des Orfèvres (l'adresse de la Crim'), Guy Georges avoua spontanément au juge Thiel les meurtres de Pascale Escarfail et de Magali Sirotti, mais nia les autres meurtres qui lui étaient reprochés. Il fut incarcéré à la prison de la Santé. (à suivre...)