Mue Désormais, notre société, devenue par la force des choses une société de consommation par excellence, a fixé son mode de vie. Ce mode, le citoyen est appelé à le respecter et à l?adopter sous peine d'être marginalisé et traité de cupide. Portable, crédit à la consommation, vacances, diversité et disponibilité des produits en tous genres. Tout porte à croire que nous sommes devenus de grands dépensiers. Il suffit, pour cela, de voir le nombre de portables et de lignes téléphoniques GSM vendus chaque jour, le nombre de véhicules cédés à crédit auprès des concessionnaires, les supermarchés, restaurants, coiffeuses,? qui pullulent. Les Algériens ont décidé de dépenser tout leur argent. «On achète tout et n'importe quoi et à n'importe quel prix. Même si le produit est trop cher, qu?il est au-dessus de nos moyens», estime une citoyenne. Le temps où il fallait acheter et cacher de l'or en prévision des jours difficiles «hedaïd chedaïd» comme on disait, est désormais révolu. Lila, Malika ou Feriel ont choisi de vivre au jour le jour. Comme des milliers d?autres Algériens, elles ont une nouvelle façon de vivre dans une société en perpétuel changement. S?endetter ne les gêne pas, le plus important c?est se faire plaisir et faire plaisir à leurs proches. Pour faire comme tout le monde ou mieux qu?elles, des familles optent pour un niveau de vie au-dessus de leurs moyens. D?ailleurs, il suffit de voir le coût d?un mariage aujourd?hui. Sous prétexte, dit-on, qu? «on ne se marie qu?une fois dans sa vie», certains dépensent des sommes colossales pour l?organisation des fiançailles et du mariage. Il s?agit plus du «qui dit mieux» pour attiser la jalousie des invités et par la même se faire plaisir. Même s?ils doivent s?embarquer dans le cercle infernal de l?endettement, la plupart ont décidé de vivre sans limites et sans réserves. D?autres, au contraire, qu?on appelle «avares» dans une société de consommation, assument très bien leur choix, celui de vivre selon leurs moyens sans, pour autant, imiter le riche voisin ou le parent qui vient de se permettre une grande maison à crédit.