Garanties Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a donné des gages lundi aux ultranationalistes israéliens hostiles au retrait de Gaza en écartant un retrait de Hébron. Le chef de l?Exécutif israélien a aussi insisté sur la nécessité de relier Maalé Adoumim, la plus importante colonie de Cisjordanie, à Jérusalem. M. Sharon, qui s'exprimait devant la commission des affaires étrangères et de la défense du Parlement, a affirmé que l'enclave juive au c?ur de la ville palestinienne de Hébron, notamment le Caveau des patriarches, vénéré par les juifs et les musulmans, était «un atout stratégique» pour le judaïsme et qu'Israël se devait de le garder. Quelque 500 colons, considérés comme parmi les plus radicaux, vivent sous forte protection militaire à Hébron, au milieu de plus de 150 000 Palestiniens. Le 20 mars, le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, avait approuvé la construction de plus de 3 500 logements supplémentaires dans cette implantation. Les propos de M. Sharon n'ont pas convaincu les représentants de l'extrême droite de cette commission. «Je ne crois pas un mot de Sharon puisqu'il y a deux ans à peine, il écartait toute évacuation d'implantation de la bande de Gaza», a déclaré aux journalistes le député nationaliste religieux Effi Eitam. Dans le camp opposé, le député Yossi Sarid, du parti de gauche Meretz, a affirmé que M. Sharon ne comprenait toujours pas les dangers de la colonisation bien qu'il s'apprête à retirer cet été les colons et l'armée de la bande de Gaza. «Les colonies ont été la plus grosse erreur du mouvement sioniste lors des trois dernières décennies», a-t-il déclaré. «Il a fallu 30 ans à Sharon pour le comprendre s'agissant de la bande de Gaza, mais, malgré cela, il a le culot de parler maintenant de la valeur stratégique» de l'enclave juive d'Hébron, a-t-il ajouté. M. Sharon a prévu, par ailleurs, de rencontrer les représentants du Goush Katif, le bloc d'implantations de la bande de Gaza. Il veut discuter avec eux des indemnités que son gouvernement veut octroyer aux 8 000 habitants des 21 colonies de Gaza et aux quelque 300 autres vivant dans quatre colonies isolées en Cisjordanie, appelées à être évacuées en juillet. L'annonce de cette rencontre, prévue mardi, a suscité de vives dissensions parmi les colons, mais les représentants du Goush Katif ont fait savoir qu'il leur «appartient de prendre (leur) destin en main et d'être ouverts aux réalités, sans se boucher les yeux et les oreilles».