Evénement Le Kurde Jalal Talabani a été élu, ce mercredi, président de l'Irak par l'Assemblée nationale transitoire, avec les voix de 228 des 275 députés, a annoncé un responsable de la Chambre. Le chef de l'Etat sortant, le sunnite Ghazi al-Yaouar, et l'universitaire chiite Hussein Chahrastani ont été élus vice-présidents sur la même liste. Il n'y avait pas d'autres candidats pour ces postes, dont l'attribution avait été négociée à l'avance entre les représentants des listes chiite et kurde et des politiciens sunnites. Il y avait 257 députés présents dans la salle, dont 29 ont voté blanc. M. Talabani est le premier Kurde à être nommé chef de l'Etat depuis la création de l'Irak moderne. Ses deux adjoints et lui forment désormais le Conseil présidentiel, chargé de nommer un Premier ministre, qui devra ensuite former son cabinet avant de le présenter à la Chambre. Tous ces mandats prendront fin à l'issue de nouvelles élections générales prévues, pour l'heure, en décembre prochain. Les députés irakiens étaient réunis ce mercredi matin en session pour élire le chef de l'Etat et ses deux adjoints, ce qui met fin à plusieurs semaines de blocage politique et ouvre la voie à la formation d'un gouvernement. La session a été ouverte vers 10h45 heure locale (7h45 GMT). Les députés ont commencé à voter, la télévision les montrant en train de glisser leur bulletin de vote dans une urne. Mardi, les négociateurs sont parvenus à un accord sur la composition du Conseil présidentiel, la plus haute instance de l'Etat irakien formée d'un président et de deux vice-présidents. Ce conseil doit être approuvé par le Parlement, où la liste chiite de l'Alliance unifiée irakienne et la liste kurde détiennent, à elles deux, la majorité des deux tiers nécessaire pour l'occasion. Les tractations politiques pour la formation du gouvernement et la désignation du Conseil présidentiel, qui avaient débuté peu après le scrutin du 30 janvier, étaient bloquées depuis plusieurs semaines. La première tâche du conseil, qui dispose d'un droit de veto sur certaines lois, sera de nommer, à l'unanimité, le Premier ministre. Celui-ci formera ensuite son cabinet et le présentera au Parlement pour approbation à la majorité absolue. Selon l'accord liant les chiites et les Kurdes, le poste de chef du gouvernement doit revenir au chiite Ibrahim al-Jaafari. L'élection du Conseil présidentiel et l'approbation du gouvernement achèveront de consacrer l'arrivée des Kurdes et des chiites aux plus hautes fonctions du pays, alors que ces communautés, les deux plus importantes par le nombre, ont été évincées du pouvoir depuis la création de l'Irak moderne dans les années 1920, particulièrement brimées et persécutées sous Saddam Hussein.