C'est à l'issue de cette première session de la nouvelle Assemblée nationale irakienne que seront connus les noms du président, du Premier ministre et du président du Parlement. Les représentants kurdes et chiites se sont rencontrés pour tenter de “surmonter leurs divergences”, a affirmé Adnane Ali, conseiller du candidat de l'Alliance unifiée irakienne (AUI) au poste de Premier ministre Ibrahim Jaafari, sans indiquer si un accord était possible avant aujourd'hui. Le suspense plane toujours. En effet, si les deux parties ne parviennent pas à un accord, d'autres alliances ne sont pas exclues. Les Kurdes refusaient une intégration totale dans l'armée des peshmergas, les milices du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de M. Talabani, qui contrôlent la région autonome du nord du pays. Ils exigent le rattachement de la ville pétrolière de Kirkouk à cette région alors que la Loi fondamentale prévoit de remédier à l'arabisation forcée de la ville, mise en œuvre sous le régime de Saddam Hussein. Côté sunnite, le président irakien sortant Ghazi al Yaouar a annoncé la création d'un comité regroupant des partis et personnalités en vue de négocier des postes dans le nouveau gouvernement. Ce comité regroupe la liste Iraqioun de M. Yaouar, ainsi que Tarek al Hachemi, le secrétaire général du Parti islamique irakien et Adnane Pachachi, chef du Rassemblement démocratique indépendant, et d'autres personnalités, selon le président. Dans le même temps, le Comité des oulémas et le Mouvement monarchique constitutionnel se concertaient sur une éventuelle participation dans le prochain Exécutif. Ceci étant, cette instance, qui doit obtenir l'assentiment des deux tiers des 275 députés, doit désigner le Premier ministre. La présidence reviendra, sauf désaccord de dernière minute, au chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) Jalal Talabani et les deux vice-présidents seront chiite et un sunnite, a ajouté M. Maliki, ajoutant que l'un de ses deux adjoints pourrait être l'actuel ministre chiite des Finances Adel Abdel Mahdi. Pour l'autre poste, quatre sunnites sont en compétition : l'actuel chef de l'Etat Ghazi al Yaouar, le ministre de l'Industrie Hajem al Hassani, le chef tribal cheikh Fawaz al Djerba et le responsable Hussein al Joubouri, selon M. Maliki. Le président du Parlement devrait aussi être choisi et ce poste reviendrait à un sunnite. Le nom cité le plus souvent est celui de M. Yaouar, s'il n'est pas nommé à la vice-présidence, a indiqué M. Maliki. La liste de ce chef tribal du nord de l'Irak a obtenu cinq sièges lors des élections du 30 janvier. L'AUI a proposé le chef du Dawa Ibrahim Jaafari comme Premier ministre. L'AUI et le groupe kurde, le deuxième au Parlement avec 77 députés, n'avaient pas réussi à s'entendre sur la composition de l'Exécutif. Ils cherchent à intégrer au processus politique les sunnites, qui ne recueillent qu'une vingtaine de sièges, en raison de l'appel au boycott des élections lancé par les oulémas de cette communauté et des menaces de la guérilla. R. I. /Agences