Test Facultés intellectuelles ou dressage intelligent ? Hans, le cheval russe qui sait compter, intrigue. Un psychologue berlinois ne veut pas se laisser berner. Au début du XXe siècle un Allemand du nom de Guillaume von Osten a réussi à apprendre à un étalon russe, prénommé Kluge Hans, c?est-à-dire Hans l?intelligent, à calculer. Hans savait non seulement marquer de coups de sabot les chiffres qu?on lui indiquait sur un tableau, mais il pouvait aussi faire des additions, des soustractions, des divisions et des multiplications, comme un élève du primaire ! Alors que les foules s?enthousiasment pour ce genre de prodiges, des savants rationalistes dénient à Hans ses facultés intellectuelles et parlent de dressage intelligent. Un psychologue berlinois notamment, Oscar Pfungst, l?a étudié et a cru avoir percé le secret du cheval. Selon lui, Hans ne répond aux questions que lorsque quelqu?un dans l?assistance connaît les bonnes réponses. Le cheval «communiquait» par les yeux avec son maître. Celui-ci, après la question adressée au cheval, se penche pour voir sa réponse. Le cheval donne alors des coups de sabot tout en continuant à regarder son maître. Arrivé au bon chiffre, von Osten fait un mouvement des yeux ou se redresse et le cheval s?arrête alors de compter. Le psychologue va même essayer de prouver sa théorie en se prêtant lui-même à l?exercice, c?est-à-dire en jouant le rôle de Hans. Il demande à une assistance de se concentrer sur un chiffre de 1 à 100 : il commence alors à taper du pied, tout en observant les assistants. Dès qu?il perçoit un mouvement des yeux de l?un d?eux, il s?arrête et il lui dit son chiffre. Et c?est ce chiffre-là qui est pensé par la personne. Même si la théorie de Pfungst est vraie, il reste extraordinaire que Hans l?intelligent soit aussi perspicace, mais le psychologue refuse de reconnaître ses «dons» qu?il attribue sans hésiter au dressage. Inutile de dire que cette théorie n?a pas fait l?unanimité des savants ! (à suivre...)