Réalité Au Mouloudia d?Alger, les embellies ne durent que le temps d?une rencontre puisque le lendemain le club retombe dans ses travers où crise rime avec désillusion. Aujourd?hui que le Doyen a perdu toute chance de glaner un titre national, et pourtant ? sans diminuer la valeur des autres équipes toujours en lice dans cette épreuve ?, cette saison le chemin était tout tracé pour aller au bout d?un rêve que caressent des centaines de milliers de supporters, avec quel moral ira-t-il en Arabie saoudite pour défendre son maigre acquis du match aller en Ligue des champions arabe ? Saura-t-il relever le défi et faire de cette épreuve son nouveau challenge pour sauver la saison ? En a-t-il les moyens ? Toutes ces questions, et bien d?autres, taraudent l?esprit de ses supporters tous profondément déçus par cette élimination en coupe qui les a privés de faire éventuellement la fête en fin de saison. Mais ce qui les inquiète le plus, c?est cette situation anarchique qui règne au sein du club. Des employés qui ne sont pas payés depuis des mois, des joueurs et des prestataires de services qui réclament chaque jour leur argent, des querelles qui n?en finissent pas au sein de l?équipe, des réunions à répétition avec la direction du club, mais sans résultat concret, des faux-fuyants, des déclarations tapageuses dans les journaux (affaire Rabier-Farhi), en somme une navigation à vue sans la concrétisation du moindre objectif. Sans parler de la vie du club qui fait les choux gras de la presse et qui se trouve étalée à longueur de colonne. Mais également des maladresses de l?équipe dirigeante lorsqu?il s?agit d?aborder un problème ou un dossier lié aux intérêts du club. Tenez, par exemple, l?affaire du stade Omar-Hamadi, au moment où la direction de l?USM Alger se débattait depuis plus d?une année et demie avec l?APC de Bologhine pour obtenir la gestion de cette enceinte, les Mouloudéens avaient d?autres préoccupations. De plus, ces derniers ne se sont jamais sérieusement souciés de ce volet tellement ils sont sûrs de bénéficier du nouveau stade Ferhani, ce qui est loin d?être un acquis en réalité. Aujourd?hui que l?USMA est sur le point de parachever une nouvelle convention avec l?autorité locale pour la gestion de ce stade, les voilà qu?ils gesticulent occultant de privilégier la voie de la sagesse et de la bonne entente avec un club voisin préférant s?engouffrer dans des querelles inutiles qui entameraient tout simplement la crédibilité du club et entretenir un conflit qui n?a pas lieu d?être. Revenons également sur cette histoire d?argent qui empoisonne la vie de l?équipe pour ne pas dire de tout le club, où les fausses promesses succèdent aux différents sons de cloche entre le président Messaoudi et son vice-président Tourqui. Le coup de gueule de certains joueurs, le renvoi de Farhi par Rabier, l?entraîneur qui fustige la commission de la Coupe d?Algérie et le vice-président qui le désavoue en cautionnant la programmation du match contre l?ASO et le problème d?hébergement des joueurs maliens sont autant de signes qui ne trompent pas sur le malaise qui couve au MCA. Tous ces facteurs ont inéluctablement leurs conséquences sur les résultats de l?équipe sur le terrain, avec des performances en dents de scie et une élimination en coupe. Pour preuve, les joueurs ne sont jamais concentrés à 100 % sur leurs devoirs sportifs, alors que tout cela aurait pu être évité en prônant le langage de la vérité, une politique de rigueur et un professionnalisme de tous les instants et à tous les niveaux. Il est temps pour les dirigeants du MCA, à leur tête le président Messaoudi, de se remettre en question et d?assainir une situation qui risque de leur éclater au visage et que les plus fervents des supporters ne leur pardonneront pas. Qu?ils cessent de dire que «c?est la faute aux autres», car, comme on dit, qui sème le vent récolte la tempête. Et quand on sait que les tsunamis existent aussi, alors?