La prise en charge de ce fléau, favorisé par le malaise économique et social, est bien en deçà des besoins exprimés. L?unique centre de désintoxication, sis au CHU Frantz-Fanon à Blida, et les quelques centres intermédiaires disséminés à travers le pays semblent dérisoires vu l?ampleur de la demande. Le tabou et la conception des «priorités» aux yeux des pouvoirs publics ont fait que, jusqu'à ces dernières années de la décennie 1990, aucune structure de désintoxication pour toxicomane, signe concret et minimal d'une réelle volonté de lutte contre le fléau, n'existait à l'échelle nationale. Nous en étions à cette situation alors que la toxicomanie gagnait du terrain à pas de géant à travers tout le pays : le fléau recrutait par milliers, voire par millions, selon les statistiques de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui évalue la population atteinte à 44%, soit quelque 5 millions d?âmes ! Ce n'est que vers la fin 1997, que l'on a daigné créer le premier centre de soins et de désintoxication au CHU de Blida, le seul à ce jour pour tout le centre du pays si l'on excepte les quelques centres intermédiaires disséminés à travers quelques wilayas dont Tizi Ouzou, Sétif, El-Oued et Annaba.