Résumé de la 10e partie A Tachekrit, le maréchal Randon, parti à la conquête du Djurdjura, subit une défaite cuisante. Ses soldats ont brûlé plusieurs villages sans défense et massacré les populations. Après sa défaite, Randon décide de reporter à plus tard la conquête du Djurdjura. De toute façon, il a beaucoup à faire en plaine où les populations recommencent à s?agiter. Un certain L?hadj Omar a levé l?étendard de la révolte chez les Iflissen et son exemple fait tache d?huile. Randon envoie aussitôt un détachement pour le combattre. Il recommande aux officiers non seulement d?arrêter les résistants, mais aussi de semer la terreur parmi les populations civiles pour décourager toute rébellion. Des villages sont brûlés, des centaines d?hommes, de femmes et d?enfants massacrés. Les résistants sont rejoints et défaits. La politique de terrain du maréchal Randon et de ses sbires est payante puisque toute velléité de soulèvement est étouffée. Une paix précaire va s?installer pendant deux années. Les Français mettront à profit cette période pour préparer une nouvelle offensive ; les Kabyles, eux, vont se préparer à la guerre et organiser la défense des villages. Fadhma ne cesse de haranguer les gens, d?expliquer que tant que les Français dominent dans la plaine, la montagne est en danger. Il ne faut jamais relâcher la vigilance, l?ennemi pouvant frapper à tout moment. Le 24 mai 1857, les sentinelles signalent des mouvements de troupes. Bientôt, c?est une nuée de soldats, traînant de lourds canons, qui s?ébranlent en direction des hauteurs. Objectif : Larba Nath Irathen. Ils sont arrêtés à Adni par les Ath Irathen, ce qui va retarder la progression pendant un long moment. Le combat est acharné mais les résistants, submergés par le nombre et fauchés par les mitrailleuses, sont décimés. Bientôt, ceux qui restent doivent se replier. L?ennemi reprend alors sa progression. Il va traverser des villages vides, les populations, redoutant les massacres, se sont réfugiées dans la nature. L?avancée s?arrête avec la nuit et reprend à l?aube. Les Français sont maintenant au-dessous de Larba fièrement dressé sur une crête. Le village est impitoyablement bombardé, puis les soldats, la baïonnette sortie, se lancent à l?assaut. Les résistants les accueillent à feu nourri, mais, une fois encore, ils sont submergés par le nombre et fauchés par les armes modernes. Le village est investi. On se bat au corps à corps. Les soldats, mais aussi les civils surpris sont tués. Il faut prendre les rues une par une, les maisons une par une. Ce n?est qu?à la fin de l?après-midi que le village tombe entre les mains des Français. Randon peut enfin savourer sa victoire, une victoire qui lui aurait coûté près de 500 morts. Les victimes sont encore plus nombreuses du côté kabyle. Les vainqueurs vont se livrer au pillage, s?emparant de tout objet de valeur. On va continuer à fusiller des résistants pris les armes à la main ; des maisons seront rasées ; une caserne sera construite sur la crête la plus élevée, pour surveiller la région et, pour parer à de nouvelles attaques, des remparts sont érigés. Randon sera félicité par Napoléon III, l?empereur des Français : c?est en son honneur que la ville sera rebaptisée Fort Napoléon, un nom qui disparaîtra avec l?empire en 1871, pour être remplacé, jusqu?en 1962, par celui de Fort National. Larba est vaincue et occupée, mais d?autres villages sont encore libres et résistent. Après un moment de flottement, voire de panique, causés par la perte de Larba, Fadhma n?Soumeur et ses guerriers se préparent à la grande bataille. L?héroïne du Djurdjura a compris que Randon ne la lâchera pas et qu?il voudra venger l?affront de Tachekrit. Et comme elle ne veut pas attendre qu?il la provoque, elle décide de reprendre les hostilités. (à suivre...)