Résumé de la 10e partie Il ne reste pas moins de cinquante personnes sur les cent cinquante-deux qui, au départ, ont pris place sur le radeau de «La Méduse». Les uns sont morts au cours des mutineries, les autres ont péri noyés. Des survivants se nourrissent de chair humaine? Le quatrième jour, le radeau traverse un banc de poissons volants. Les naufragés vont en attraper plusieurs dizaines. Ils font sécher de la poudre à fusil qu?ils ont retrouvée le matin et, avec de l?amadou et un briquet, ils parviennent à allumer un feu dans un baril vide où ils entassent du linge. Ainsi ils arrivent à faire cuire les poissons, et certains en profitent pour faire rôtir des morceaux de chair humaine? Tous les rescapés, même les plus horrifiés, vont en manger. Plus personne, désormais, ne regardera avec dégoût cette terrifiante nourriture. On sera même obligé de la consommer crue, le baril dans lequel on fait rôtir la chair ayant pris feu. Cependant, le radeau n?en a pas fini avec les mutineries. Un groupe d?individus, voulant s?emparer du sac accroché au mât et contenant l?argent et les bijoux des naufragés, s?élance, armes au poing, contre les autres rescapés qui parviennent à les repousser. Il y a encore des morts? Il ne reste plus désormais que trente personnes à bord du radeau. Le cinquième jour, les rescapés, les vêtements en haillons, les cheveux et la barbe hirsutes, le corps recouvert de blessures et d?ulcères, sont dans un piteux état. Ceux qui ne peuvent pas se tenir debout sont assis, dans l?eau, parfois, à bout de force, les uns entassés sur les autres. Beaucoup sont inconscients et délirent, appelant leurs parents, leurs épouses ou leurs enfants. Ceux qui sont encore conscients scrutent l?horizon dans l?espoir d?apercevoir un navire. Le sixième jour n?apporte rien de nouveau. Ceux qui espèrent toujours être secourus ont calculé que leurs collègues des canots sont parvenus à Saint Louis du Sénégal et qu?ils ont envoyé des secours. Des navires doivent être à leur recherche? Le septième jour, deux soldats s?approchent du seul baril de vin qui reste et le percent. On s?en rend compte et on les arrête. Ils sont aussitôt jugés, condamnés et précipités dans la mer. Le même jour, le plus jeune passager du radeau, un mousse d?une douzaine d?années, meurt. Le huitième jour, il ne reste plus que vingt-sept survivants. Une douzaine, dévorée par la fièvre, complètement épuisée, ne se lève plus. Les quinze autres se réunissent et délibèrent : leurs compagnons, constituant une charge pour eux, sont condamnés. On décide donc de les sacrifier pour donner plus de chance aux autres de survivre. Un soldat et un marin vont se charger d?exécuter cette terrible décision. Les malheureux, parmi lesquels la seule femme du groupe, une cantinière restée avec son époux, sont précipités dans l?eau. Ils sont aussitôt happés par des requins qui suivent depuis un certain temps le radeau? Il ne reste plus maintenant qu?une quinzaine de personnes à bord. (à suivre...)