Résumé de la 10e partie Augustin est à Milan et, sous l?influence de l?évêque de la ville, Ambroise, commence à envisager sa conversion. Sa mère, Monique, le rejoint. Un jour d?août 386, alors qu?il allait avoir trente-cinq ans, Augustin entend, du jardin de la maison qu?il occupe avec Alypius, une voix d?enfant : «Prends ! Lis !» Il s?agit probablement d?un jeu d?enfant ou des mots d?une comptine, mais Augustin prend l?injonction pour un oracle, voire pour un ordre divin. «Prends et lis» signifie «prends les Ecritures et lis-Les». Alors, il prend la Bible et commence à la lire. Un verset des Actes des Apôtres le bouleverse. Il le fait lire à son ami et, tous deux décident de se retirer du monde pour lire les Ecritures et Les méditer. Pour cela, Augustin démissionne de son poste de rhéteur. Les deux amis vont passer tout l?automne et l?hiver dans une localité proche de Milan, Cassiciacum, dans la propriété d?un ami. Monique les rejoint et, ensemble, ils vont étudier les Evangiles et les Psaumes. Dans Les Confessions, Augustin s?écrie :«Ma mère, avec ses façons d?agir féminines et sa foi virile et son sans-souci de vieille et sa tendresse de mère et sa dévotion de chrétienne. Quels cris je poussais vers Toi (mon Dieu) à l?occasion de ces Psaumes ! Ah, comme, eux aidant, je flambais pour Toi ! Comme je brûlais de Les réciter, si j?en avais eu le moyen, par tout le globe, contre le gonflement de la race humaine !» Cette période n?est pas seulement consacrée à la méditation : Augustin va en profiter pour rédiger ses premiers dialogues, notamment Les soliloques. Monique le presse de se convertir, mais il faut attendre Pâques 387 pour qu?il décide enfin, sûr de sa foi, à embrasser la religion de sa mère. Il reçoit le baptême des mains de l?évêque Ambroise. En même temps que lui se convertissent son ami Alypius et son fils Adéodat, âgé alors de quinze ans. Monique est au comble de la joie. Il lui a fallu, la malheureuse, plus de trente années avant de goûter à ce bonheur ineffable : voir son fils bien-aimé renoncer définitivement au paganisme et embrasser sa foi. Cependant le petit groupe, soudé par la même foi, ne veut plus rester en Italie : il veut rentrer en Afrique pour fonder une communauté qui s?occuperait de prières et de méditations? Sur le chemin du retour, alors qu?on est à Ostie, sur le Tibre, Monique tombe brusquement malade et meurt sans avoir revu la terre natale tant aimée. Mais elle meurt heureuse car son fils s?est enfin converti? «Voici ce qu?elle m?a dit, avant de mourir, écrit Augustin : ?Quant à moi, mon fils, la vie présente n?a plus rien par quoi me retenir. Qu?est-ce que je fais encore ici-bas ? Je n?en sais rien. Tout ce que j?espérais du siècle présent est maintenant au bout. La seule raison que j?avais de vouloir m?attarder encore un peu dans cette vie, c?était avant de mourir, de te voir chrétien. Mon Dieu me l?a donné et il me comble par-delà, puisque je te vois mépriser pour son service, jusqu?au bonheur terrestre. Ici-bas, qu?est-ce que je fais ??» Selon sa dernière volonté, Monique est enterrée à Ostie. Son second fils veut ramener son corps en Afrique, mais Augustin s?y oppose. Il fait comme sa mère l?a demandé. (à suivre...)