En un mois, plusieurs citoyens ont été victimes de mines antipersonnel (MAP). Selon le président de l?Association nationale de la protection des victimes des MAP, un fellah agé de 55 ans et père de sept enfants, Ali Akli, originaire de la ville de Chetma (Biskra), a été victime le 15 avril dernier de l?explosion d?une mine antipersonnel alors qu?il travaillait son champ. Il a été sérieusement touché aux membres supérieurs et inférieurs, au ventre et au front. Il est actuellement à l?hôpital Ben Naser à Biskra. Quinze jours plus tôt, une autre mine a été découverte au village Badji-Mokhtar (Guelma), par un travailleur d?une entreprise privée au cours des travaux de réalisation d?un projet de bureau d?assainissement des routes (pour la DTP de la wilaya) où plusieurs MAP ont déjà été découvertes par les citoyens de la région. Rencontré au symposium de lutte contre les mines, Mokhtar Guerfi, président de l?Association régionale des victimes des MAP de Souk-Ahras, originaire de Ouled Idriss, est lui-même une victime. Il a été amputé de la jambe droite en 1962, alors qu?il rentrait au pays avec ses parents. Il n?avait à l?époque que 15 ans. Ces souvenirs semblent encore peser lourdement sur lui. Il détient un album de plus de 511 photos des victimes dans la wilaya, pour la plupart des enfants. Des photos à déconseiller aux âmes sensibles. «Nous demandons à l?Etat une meilleure prise en charge. La prime mensuelle allouée aux victimes est insuffisante, vu la cherté de la vie. Nous avons besoin d?un local pour nous réunir», a-t-il dit. A défaut de local, M. Guerfi dit se réunir avec les membres de l?association dans les cafés ou dans des domiciles.