L'Expression. Quel rôle joue le Cicr dans la lutte des mines antipersonnel (MAP) en Algérie ? O. Dürr: En tant qu'organisation humanitaire, nous essayons beaucoup plus de répondre aux besoins posés par l'explosion des mines. Il y a quatre années, avec le concours du ministère de la Santé et le centre de réhabilitation physique de Ben Aknoun (Alger), nous avons lancé un atelier de fabrication des prothèses. C'est une expérience qui a montré ses résultats sur le terrain et que nous avons l'intention de développer. D'ailleurs, nous avons décidé de former entre 8 et 12 orthopédistes dans la technologie Cicr qui est une technique de qualité et bon marché de plus. Dans ce sens aussi, nous avons mis sur pied avec la collaboration du Croissant-Rouge algérien, un programme de formation de secouristes qui seront d'une grande utilité pour les victimes des MAP. Avec la même institution, nous avons opté pour un plan de soutien psychologique aux victimes. Il y a eu, à ce propos, un stage de formation, une mise en réseau... en somme, nous avons une expérience dans la sensibilisation des populations contre les danger des mines. Comment appréciez-vous la politique engagée par les pouvoirs publics dans la lutte contre les MAP. N'est-elle pas, peut-être, asseztardive ? Pour ce qui est de l'identification des mines et des opérations de déminage, je ne suis pas la personne appropriée pour vous répondre. Notre travail porte essentiellement sur le volet humanitaire. J'ai assisté l'année dernière à la première opération de déminage à Hassi Bahbah, une opération qui illustre également avec la tenue de ce symposium, la volonté d'aller de l'avant et tenter par conséquent de trouver des solutions aux problèmes posés. L'Algérie est un des rares pays de l'Afrique du Nord à s'inscrire dans cette optique. Peut-on avoir une idée sur le nombre des victimes des MAP que le Cicr d'Algérie a eu a prendre en charge? Malheureusement, je n'ai pas de chiffres. Une telle opération dépend beaucoup plus du centre de Ben Aknoun. Ce que je peux vous dire, c'est que les victimes sont à la fois, des hommes et des femmes, des enfants aussi. Je pense qu'il existe un grand problème de communication pour notamment sensibiliser les victimes à aller vers ces centres. D'ailleurs, nous entendons élargir nos représentations dans les grandes villes du pays pour assurer une meilleure prise en charge.