Résumé de la 6e partie Suivant les premières indications des psychiatres, ils cherchaient un homme jeune, un malade mental en proie à un délire de persécution. Le 19 août 1962, Ida Irga, 75 ans, une veuve d?origine russe, timide et paisible, fut, elle aussi, étranglée. Elle était très proche de sa s?ur et de son fils. On la découvrit deux jours plus tard, dans son appartement du 7, Grove Street, dans le quartier ouest de Boston. Là non plus, son assassin n?était pas entré de force, elle l?avait laissé entrer. Elle était couchée sur le dos, sur le sol du salon et sa robe déchirée exposait son corps nu. Une taie d?oreiller blanche était fermement serrée autour de son cou. Ses jambes étaient écartées et ses pieds étaient attachés aux montants de deux chaises. L?un des oreillers de son lit avait été placé sous ses fesses. C?était l?horrible parodie d?une position gynécologique et le corps faisait face à la porte d?entrée de l?appartement, de sorte qu?on le voie immédiatement en entrant. Elle avait été étranglée manuellement. Du sang séché couvrait le haut de sa tête, sa bouche et ses oreilles. Elle avait été agressée sexuellement avec un objet. Son appartement avait été fouillé par son assassin, mais il n?avait rien emporté. Moins de 24 heures après le meurtre d?Ida Irga, une infirmière de 67 ans, Jane Sullivan, fut assassinée dans son appartement, au 435, Colombia Road, à Dorchester, de l?autre côté de la ville par rapport à l?appartement d?Ida Irga. Son corps ne fut découvert que dix jours plus tard, le 30 août, par son neveu. Jane Sullivan était une fervente catholique, solitaire et fort méfiante. Elle se tenait sur les genoux, dans sa baignoire, les pieds sur le rebord et la tête en dessous du robinet, dans une quinzaine de centimètres d?eau. Sa robe d?intérieur était relevée au niveau de ses épaules et son soutien-gorge était déchiré en deux. Elle avait été étranglée avec ses propres bas nylon, probablement dans la chambre ou le salon, où du sang avait été trouvé sur le sol. Elle avait sûrement été agressée sexuellement, mais son corps était tellement décomposé qu?il fut impossible de le déterminer avec certitude. On découvrit toutefois un manche à balai taché de sang. L?appartement n?avait presque pas été fouillé, mais le porte-monnaie de Jane Sullivan était ouvert (et plein?). La panique s?empara de Boston. Les journaux titraient tous sur les meurtres, surnommant l?assassin «l?étrangleur fou», «le tueur du soir» ou «l?étrangleur fantôme». La peur paralysa la vie quotidienne des Bostoniens ; toutes les personnes «étranges» furent soupçonnées et les postiers comme les releveurs de compteurs trouvèrent tous porte close. Les femmes achetèrent des chiens, des verrous, des ?illetons et des fermetures de fenêtre, barricadèrent les issues de leur maison et cachèrent des armes sous leur lit. (à suivre...)