«Le rôle des intervenants sur le terrain et la reconstitution de liens des populations victimes du séisme» a été le thème débattu, hier, lors d'une journée d'étude organisée conjointement par l'Institut national de la santé publique (Insp) et l'EHS psychiatrique Mahfoud-Boucebci de Chéraga. Cette rencontre a été l'occasion de présenter le livre Les petits dessinateurs un recueil de dessins des enfants de la ville de Bordj Menaïel victimes de cette catastrophe. Pour l'équipe de psychologues ayant participé à ce travail, ce recueil représente l'expression d'une vie psychique dans laquelle évoluent les angoisses et les souffrances de ces petits qui ont pu, à travers cette activité, communiquer et manifester leurs intériorités. Pour Mme Nadia Beyoud, psychologue à l'Insp, «le dessin représente une vertu thérapeutique permettant d'apaiser les expériences traumatisantes et de dépasser les assauts de l'angoisse au lendemain du séisme». Toutefois, les psychologues présents à cette occasion sont unanimes : les résultats de leur travail ne seront couronnés de succès que s'il y a un suivi s'étalant sur des années. De son côté, Mme Medjahed, responsable de la santé de la femme au sein de cette institution, a tenu à rappeler que cet ouvrage est «un hommage nécessaire pour amplifier et pérenniser le cri déchirant des enfants que nous avons côtoyés. Mais aussi il retrace le cheminement de leurs représentations depuis le jour où ils ont été surpris par l'indicible jusqu'à notre rencontre dans un espace hospitalier». Il est à déplorer, enfin, que cette rencontre n'ait pas suscité l'engouement des nombreux participants invités à cette occasion.