Concert Jean-Marc Padovani, grande figure du jazz, et Othman Bali, héraut de la culture targuie (tindi) ont animé, samedi, un concert à la salle Ibn Zeydoun. Déjà, la soirée s?annonçait particulière, et le public, très nombreux, n?attendait que la rencontre musicale permettant à deux genres musicaux, singuliers et différents de se croiser dans un élan de fraternité, libérant ainsi les inspirations. Une soirée se voulant plurielle, ouverte et accueillante : un réceptacle de plusieurs accents se disant dans une expression effective ? et même affective. Mais aussi un langage, ici la musique, sensible, perceptible, allant au-delà des frontières, privilégiant l?esthétique, d?une part, et, d?autre part, l?ouverture, donc le rapprochement. Jean-Marc Padovani et Othman Bali, deux musiciens qui se sont connus l?année dernière lors de la Fête de la musique en juin, se retrouvent, une deuxième fois, sur scène pour jouer ensemble dans un territoire (la musique) qui accorde la primauté à l?universalité et au dialogue. En duo, le tindi, musique primitive, allait à la rencontre du jazz, musique élaborée, et inversement, donnant naissance à un environnement musical des plus construits et plus performants. Les instruments modernes, disons occidentaux comme la basse électrique ou le saxophone, s?associaient savamment avec aisance et dans une belle harmonie recherchée et retrouvée, créant, de ce fait, une spontanéité exclusive, purement sacrée, et une authenticité sans précédent, permettant un jeu conçu et techniquement achevé. Le jeu était effectivement très apprécié et appréciable, où les deux musiciens (chacun avec son groupe et chacun appartenant à une culture bien distincte de l?autre) s?étaient, lors du récital, distingués par une belle mise en scène musicale laissant la sensibilité s?exprimer pleinement, sans retenue. À déplorer cependant que nos confrères les journalistes, dont le rôle consiste à promouvoir l?action culturelle et à encourager toutes initiatives artistiques et par conséquent de soutenir le festival, ont été, avant le début du concert, malmenés par les responsables de la salle Ibn Zeydoun, qui, postés devant l?entrée tels des agents de police, leur interdisaient l?accès et exigeaient des invitations au public venu nombreux assister au concert, sachant qu?alors tous les spectacles sont gratuits et libre d?accès au public. Des confrères étaient vulgairement éconduits. Le directeur de la salle préférait pratiquer la politique de l?autruche. Quant aux organisateurs, ils n?avaient point daigné venir régler le différend, préférant rester aux côtés de leurs invités, ignorant en conséquence l?incident.