Résumé de la 12e partie Les psychiatres pensaient que l?Etrangleur avait tué uniquement les «vieilles dames» et que les «jeunes» l?avaient été par un autre. Un seul psychiatre ? mais pas n?importe lequel ? donna une opinion différente lorsque Bottomly l?invita à l?une des réunions, le 29 avril 1964 : le célèbre Dr James Brussels, un psychiatre, pionnier du profiling, dont les profils psychologiques avaient permis d?arrêter le «fou à la bombe de New York» et le «tueur de Noël». Brussels pensait qu?il n?existait qu?un seul et même tueur. Selon lui, l?Etrangleur était un schizophrène paranoïde. C?était un homme musclé de taille moyenne, âgé d?environ 30 ans, glabre, à la chevelure épaisse et soignée, d?origine méditerranéenne (sans doute italienne ou espagnole) et célibataire. «Cet homme est athlétique puisqu?il étrangle ses victimes en l?espace de quelques secondes. Je situe son âge à trente ans environ, à cause de son état paranoïde. Je ne pense pas qu?il soit plus âgé, étant donné que sa puissance musculaire et ses pulsions sexuelles ne seraient pas aussi fortes. C?est, avec certitude, un ?homme moyen?? dans toute l?acceptation du terme. Sa taille est moyenne, sinon les témoins auraient remarqué un géant ou un nain. Mais les gens ne font pas attention à lui : c?est un homme invisible. Il se fond dans son environnement. Comme il ne laisse jamais d?empreintes ni tout autre indice, on peut imaginer quelqu?un de propre et de net dans son apparence extérieure : il est rasé de près, les ongles nettoyés, portant des vêtements discrets. Ses cheveux sont toujours bien coiffés. J?ai même l?intuition qu?ils sont plus que simplement coiffés. Cet homme est obsédé par ses relations avec le sexe opposé : il veut que les femmes soient attirées par lui. Etant donné que le supplice du garrot est en faveur dans l?Europe méridionale, l?Etrangleur peut être de souche italienne ou espagnole. Je ne pense pas qu?il soit marié. Et je ne crois pas qu?il se fera prendre à la suite d?une enquête traditionnelle. A mon avis, Mary Sullivan a été sa dernière victime. D?une certaine manière, il s?est ?guéri?? de ses difficultés sexuelles les plus évidentes, mais pas de ses autres problèmes émotionnels. A partir de maintenant, il trouvera une satisfaction sexuelle avec des femmes conscientes, de façon plus ou moins normale. Et il paraît possible que cet homme raconte volontiers son histoire. Même s?il n?en parle qu?à une seule personne, il éprouvera le besoin de parler de son ?succès??. C?est un homme qui a été désespérément troublé par ses problèmes sexuels et maintenant qu?il les a surmontés, il se peut qu?il ait envie de le dire à d?autres personnes.» Le comité accueillit froidement l?opinion du Dr Brussels et émit les plus grandes réserves sur ses déductions. Quelques mois plus tard, les experts allaient tomber de haut car les déclarations du Dr Brussels allaient se révéler dignes de la divination. (à suivre...)