Un homme d'origine marocaine, âgé de 43 ans, a été tué par arme à feu, hier soir, vers 18h à Perpignan dans le sud de la France, et huit autres personnes ont été blessées dans la nuit, dont deux par arme à feu, mettant fin au calme précaire qui régnait une semaine après le premier meurtre d'un jeune Franco-Algérien battu à mort par un groupe de Gitans. Vers 1h, ce matin, «le calme est revenu», a indiqué le préfet des Pyrénées-Orientales, précisant que la situation restait précaire et que les nombreuses forces de l'ordre déployées «restaient vigilantes». A l'annonce du meurtre, des groupes de jeunes Maghrébins étaient remontés du quartier Saint-Mathieu, lieu du meurtre, vers le quartier Saint-Jacques, en cassant des vitrines et brûlant des voitures. Le quartier Saint-Jacques a été le théâtre, toute la semaine, du face-à-face entre Gitans et Maghrébins, depuis le meurtre, le 22 mai, de Mohamed Bey-Bachir. Des affrontements ont ensuite opposé ces jeunes aux forces de l'ordre qui ont chargé à de nombreuses reprises, alors que brûlaient d'autres véhicules et des poubelles. «Les pompiers sont intervenus 100 fois et 50 voitures ont brûlé» a précisé le préfet qui a ajouté que 37 personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue. Le Maghrébin, tué hier soir, a été abattu de quatre balles par un homme ? arrivé et reparti à pied ? vêtu d'un tee-shirt noir et d'une casquette de même couleur, à la visière rabattue devant les yeux, selon le témoignage à la police d'un voisin. Les autres témoignages, selon lesquels la victime aurait été tuée à partir d'une voiture en marche dans laquelle avaient pris place plusieurs Gitans, sont examinés par la police, mais seraient «de deuxième ou troisième main». «Rien ne permet pour le moment de dire si le tireur était Gitan, Arabe ou Européen», ont précisé les autorités. «C'est ce meurtre qui a provoqué des phénomènes de violence urbaine (...) dont le bilan est de 8 blessés, 2 par arme à feu, 4 par armes blanches et 2 dont un CRS, par des tessons de bouteilles», a indiqué le préfet. Une source policière avait fait état d'un deuxième mort dans la soirée, mais le directeur départemental de la sécurité publique des Pyrénées-Orientales a «formellement démenti» cette information. Des forces de police ont été déployées dans les quartiers touchés par les échauffourées : le centre commerçant, le secteur de Saint-Jacques et les cités HLM en périphérie. Jusqu'après 23h 00, la ville a résonné d'incessantes sirènes de véhicules de police et de pompiers se déplaçant rapidement.