Parcours «Nous avons constitué, à plusieurs reprises, des dossiers mais sans suite. Ils ont évacué huit familles. Nous attendons notre tour. Le propriétaire ne perçoit plus de loyer.» Khalti Aïcha a été ramenée dans ce logis le jour de son mariage. Elle n?en est plus sortie, depuis. Ses beaux-parents y habitent depuis 40 ans. «Actuellement, ils vivent au bled. Nous sommes huit personnes, y compris ma belle-s?ur et son fils dans ces deux pièces.» Et de poursuivre : «Les services de l?APC, de la daïra et de la wilaya viennent nous recenser à chaque fois qu?il y a une catastrophe naturelle ou un effondrement. Nous avons refait les dossiers, il y a plus d?une année au niveau de la daïra, mais il n?y a pas eu de suite.» «Le propriétaire ne perçoit plus le loyer, depuis très longtemps», précise-t-elle. Son époux a postulé pour un logement location-vente dès que la formule a été lancée. «Nous avons été parmi les premiers à avoir déposé le dossier. Il a été accepté, mais à ce jour nous attendons la convocation pour le paiement de la première tranche.» Khalti Aïcha note que son mari et elle sont relativement âgés. Cependant, elle s?inquiète pour ses enfants: «Notre santé s?est détériorée. Il n?y a pas de fenêtre. Nous respirons de l?humidité au quotidien. L?hiver, les eaux de pluie inondent le logis. Depuis que les autorités ont démoli derrière, la situation a empiré. Nous avons bouché les regards d?égout avec du ciment, mais à chaque fois qu?ils se bouchent, nous sommes obligés de creuser pour déboucher. Nous récoltons les saletés rejetées par nos voisins.» «Le propriétaire, signale-t-elle, a décliné toute responsabilité en cas d?effondrement. Il a demandé aux autorités compétentes d?évacuer les locataires et de procéder à la démolition des pseudologements.» Khalti Aïcha ne manquera pas de souligner : «Nos enfants sont malades. Ils souffrent d?allergie, de rhumatisme articulaire. Mon fils (17 ans) souffre d?une allergie qui a affecté ses yeux. Le traitement n?a aucun effet, car il vit dans les mêmes conditions d?insalubrité. Ma fille (25 ans) est atteinte de rhumatisme articulaire. Elle a mal à la poitrine et aux articulations jusqu?à en pleurer.» Khalti Aïcha ne comprend pas comment ses voisins ont été déplacés et pas eux ?