Priorité Le nouveau Premier ministre a dévoilé, mercredi, un «plan d'urgence» contre le chômage, préoccupation numéro un des Français. Dominique de Villepin aura péché par timidité, mercredi, en présentant, devant les députés français, son plan pour l'emploi, selon la presse française. Le Premier ministre «a choisi de prendre la France à contre-pied en jetant son dictionnaire de rimes», résume La Voix du Nord. «L'emploi, l'emploi, l'emploi... », titre La Croix (catholique). France Soir (informations générales) a trouvé, lui, «Pas mal !» son intervention à l'Assemblée, quand L'Humanité (communiste) juge, à l'inverse, que «Villepin fracture le social». Avec ce plan d'action contre le chômage, Libération (gauche) voit, pour sa part, «La précarité au pouvoir», et le quotidien économique Les Echos estime que «Villepin fait de l'emploi son unique horizon politique».Ce discours a notamment été vivement critiqué par le Parti socialiste (PS), les partis de gauche, la droite souverainiste et l'extrême droite, mais le Premier ministre a obtenu, sans surprise, la confiance de l'Assemblée nationale, où le parti au pouvoir UMP détient la majorité absolue. Adoptant des accents lyriques, n'hésitant pas à faire appel à l'idéal issu de la Révolution de 1789, le Premier ministre a fait valoir sa volonté de «gagner la bataille de l'emploi», grâce à davantage de flexibilité, mais sans sacrifier le modèle social français ni mettre à mal la solidarité européenne. Pour M. de Villepin, «les Françaises et les Français s'interrogent» sur leur avenir et veulent «conjuguer la défense des intérêts de notre nation et l'Europe, la promotion de notre modèle social et le projet européen». Mais «l'ensemble de notre pays reste engagé dans le projet européen. Il sait que son destin se joue désormais à l'échelle du continent», a-t-il dit. «N'interprétons pas ce vote comme le signal d'un isolement français», a poursuivi M. de Villepin, selon lequel «la mondialisation n'est pas un idéal» et «ne peut pas être notre destin». Rappelant que sa priorité était la lutte contre le chômage, qui touche 10,2% de la population active, il a, néanmoins, averti que le gouvernement disposait de «marges de man?uvre budgétaires étroites». Il a annoncé que l'Etat consacrerait 4,5 milliards d'euros supplémentaires pour favoriser l'emploi en 2006. M. de Villepin a proposé plusieurs mesures concrètes pour «débloquer l'embauche», dont la mise en ?uvre d'un nouveau type de contrat de travail, et a annoncé une série de dispositions notamment pour l'emploi des jeunes et des plus de 50 ans, ainsi que des allégements fiscaux pour les entreprises. Il a aussi annoncé une relance «des grands chantiers d'infrastructure». Parallèlement, Dominique de Villepin a annoncé une «pause» dans la baisse de l'impôt sur le revenu, qui était une des promesses phares du second mandat du président Jacques Chirac, réélu en 2002 pour cinq ans.