Quatre jours après la victoire retentissante du non au référendum français, le nouveau Premier ministre, Dominique de Villepin, a formé une équipe dont l'objectif sera de gagner “la bataille de l'emploi”, mais dont les deux tiers des membres viennent du gouvernement sortant. Cette nouvelle équipe, où les fidèles du président de droite Jacques Chirac se taillent la part du lion, aura la difficile tâche de s'attaquer au chômage, décrété priorité nationale par le chef de l'Etat et son Premier ministre, au lendemain du fiasco du oui au référendum sur la Constitution européenne. Nommé numéro deux du gouvernement, et faisant un retour remarqué au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy forme avec Dominique de Villepin un attelage qui a créé la grande surprise de la semaine. Le gouvernement comprend quinze ministres de plein exercice et seize ministres délégués, au lieu des quarante membres du précédent gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Michèle Alliot-Marie, une fidèle du chef de l'Etat, reste à la Défense et est promue numéro trois du gouvernement. Plusieurs ténors de l'équipe Raffarin ont gardé un portefeuille : outre Michèle Alliot-Marie, Philippe Douste-Blazy, qui voulait un important ministère, passe de la Santé aux Affaires étrangères. Jean-Louis Borloo reste à la Cohésion sociale et à l'Emploi. Il prend le Logement mais perd le Travail. Parmi les principaux sortants figurent François Fillon (Education) et Michel Barnier (Affaires étrangères), un Européen convaincu qui a, sans doute, payé pour le non massif au référendum de dimanche sur le traité constitutionnel européen.