Résultat Les listes parrainées par le Courant patriotique libre (CPL) du général à la retraite ont enregistré une «victoire éclatante», hier, dans les circonscriptions presque, exclusivement, chrétiennes du Mont-Liban. «Je remercie le peuple libanais qui m'a élu et accordé sa confiance», a déclaré le général Aoun (70 ans), qui avait été défait dans sa «guerre de libération contre l'occupation syrienne» en 1989. Dès son retour au Liban en mai dernier, il a provoqué une véritable division au sein de l'opposition anti-syrienne et s'est allié à des candidats notoirement pro-syriens pour ces législatives. De son côté, Le chef druze, Walid Joumblatt, a reconnu, dès l'apparition des premiers résultats, la victoire du général contre les candidats chrétiens de l'opposition plurielle, ses alliés et ceux du chef sunnite Saad Hariri. A ce titre, il a indiqué : «Cette victoire est celle des extrémistes chrétiens.» La liste conduite par Michel Aoun lui-même, intitulée «Pour la réforme et le changement», a raflé les 8 sièges de la circonscription Kesrouan-Jbeil. Elle a obtenu plus du double des voix de la principale liste concurrente, formée de personnalités chrétiennes du Rassemblement de Kornet Chehwane, parrainée par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, selon des résultats officieux. Les alliés du Courant patriotique libre, le pro-syrien Michel Murr et le représentant du parti arménien Tachnag, ont également réussi. Pour ce scrutin très disputé, plus d'un million de Libanais inscrits étaient appelés à élire 58 députés, soit près de la moitié des 128 membres du nouveau Parlement, composé à égalité entre chrétiens et musulmans. A la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation était de 54% en moyenne dans le Mont-Liban à majorité chrétienne et de 49% dans la Békaa, selon les premières estimations officielles. Le taux de participation est calculé sur la base des listes électorales qui englobent des centaines de milliers de Libanais hors du pays et qui ne peuvent voter. Un taux de 50% peut, de ce fait, être considéré comme très important. Le Premier ministre Nagib Miqati a précisé que la consultation, supervisée par des observateurs de l'Union européenne, s'était déroulée «dans une atmosphère démocratique».