Alors que l'annonce du nouveau gouvernement est imminente, au moins deux personnes ont été tuées, hier, dans un attentat à la voiture piégée près de Beyrouth visant le ministre pro-Syrien sortant de la Défense, Elias Murr, qui a été blessé. Cet attentat intervient trois semaines après l'assassinat de l'ex-secrétaire général du Parti communiste Georges Hawi, un proche de l'opposition anti-syrienne. Depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafik Hariri, le 14 février dernier, plusieurs attentats ont frappé le Liban. La liste du nouveau gouvernement est pratiquement bouclée, seul le titulaire des Affaires étrangères fait problème. La candidature du chiite Fawzi Salloukh, ancien ambassadeur et actuel secrétaire général de l'Université islamique au Liban, n'est pas agréée par Washington, qui continue à qualifier le Hezbollah de terroriste. Le Premier ministre libanais désigné, Fouad Siniora, chargé le 30 juin de former le premier gouvernement depuis la fin de la tutelle syrienne sur le pays est, pour sa part, confiant et semble proche d'aboutir à un accord avec les formations politiques parlementaires. La formation du cabinet pourrait être annoncée avant le retour, prévu aujourd'hui, du président du Parlement, Nabih Berri, d'Algérie, où il participe à une réunion de l'Union parlementaire arabe (UPA). Normalement, c'est une équipe d'unité nationale qui sera désignée, puisque même Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre (CPL), s'est déclaré partant après avoir menacé de rester dans l'opposition. La volte-face du CPL, qui regroupe la droite chrétienne, est intervenue grâce aux pressions de la France et des Etats-Unis dont les ambassadeurs à Beyrouth ont multiplié les contacts avec les responsables politiques libanais. Paris, contrairement à Washington, s'est déclaré favorable à la participation du Hezbollah. La formation d'un gouvernement est rendue d'autant plus urgente que les relations avec Damas connaissent des difficultés, avec la quasi-paralysie du trafic de marchandises entre les deux pays, en raison de mesures prises par les autorités syriennes aux frontières. D. B.