L?Algérie ne compte, en tout et pour tout, que 300 000 donneurs, soit moins de 1% de la population. Il y a comme une indifférence des citoyens en direction de cet acte de solidarité. C?est ce qu?a déclaré, hier, à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, dans une intervention à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du don de sang. Il a précisé que 60% des donneurs de sang le font au profit de proches et en cas d'urgence, 20% d'entre eux sont occasionnels, alors que 20%, parmi les donneurs réguliers, appartiennent aux corps constitués et à la catégorie des étudiants. M. Tou a confié, par ailleurs, que l'Algérie importe 20% de ses besoins en sang des pays arabes du Golfe. Il a estimé à 30% la quantité de sang collecté «garanti et sécurisé» en Algérie, une quantité qui représente «80% des besoins des malades en cette matière vitale». Le ministre a souligné que la stratégie poursuivie à l'horizon 2009 dans le domaine du don de sang consiste à satisfaire à 100% les besoins et à parvenir au taux de 80% dans l'opération de séparation du sang qui n'est aujourd'hui que de 50% seulement. Pour atteindre ces objectifs, il a insisté sur le rôle que doit jouer la Fédération nationale du don de sang dans l'amélioration de la qualité, la sensibilisation sur la nécessité de rendre disponible cette matière vitale qui n'est pas encore produite artificiellement. Selon des études de l'OMS sur la protection de la sécurité transfusionnelle du sang, citées par Tou, 33% seulement du sang collecté dans le monde proviennent des pays pauvres, qui représentent 82% de la population mondiale. Les pays du tiers monde, a-t-il ajouté, ne participent à l'opération collecte de sang qu'«avec un taux de 40%, alors qu'ils représentent 82% de la population mondiale», alors que dans les pays avancés, les dons de sang représentent 95%. Ces études ont montré, selon le spécialiste algérien, le Pr Dekkar, que le don de sang volontaire dans les pays riches représente 95% contre 25% dans les pays sous-développés. Le Pr Kamel Kezzal, directeur de l'Agence nationale de transfusion sanguine, a rappelé qu'il existe 152 centres de collecte de sang à travers le pays, estimant que la coordination entre ces centres et les associations reste insuffisante. Dans cette optique, il a insisté sur la nécessité pour la fédération de multiplier les campagnes de sensibilisation pour augmenter le nombre de donneurs, soulignant qu'il convient de faire naître «une culture du don de sang». Un autre intervenant a jugé qu?il est impératif de sécuriser et de protéger les banques de sang, ainsi que de soumettre les donneurs à des examens médicaux, appelant à l'encouragement de la séparation du sang pour l'utilisation des plaquettes au profit d'autres malades.