Rendez-vous Le Conseil des gardiens avait déjà annoncé, avant l'élection, son intention d'organiser un éventuel second tour. L'ancien président Akbar Hachemi Rafsandjani arrive en tête de cette élection, devant Mahmoud Ahmadinejad après dépouillement de près des deux tiers des bulletins, a indiqué le porte-parole de l'institution supervisant le scrutin, cité par l'agence Isna. M. Rafsandjani mène la course avec 20,84% des voix après dépouillement d'environ vingt millions de bulletins, devant Mahmoud Ahmadinejad (19,71%), a déclaré Gholamhossein Elham, à l'agence estudiantine. Ils devancent Mehdi Karoubi (17,57%), a-t-il ajouté. «La nation iranienne a l'habitude de déjouer les pronostics», a déclaré le président réformateur sortant Mohammad Khatami qui commentait les premiers résultats. Il y a encore quelques semaines, l'ancien président Rafsandjani était donné comme le gagnant quasiment certain. Ce conservateur réputé pragmatique, doté d'une toute autre stature que ses concurrents, s'est présenté comme le rempart contre les extrémistes et le meilleur garant de l'amélioration économique et de la détente diplomatique, avec les Américains notamment. «Ce qui importe, c'est que les jeunes aient du travail», a dit un électeur de Rafsandjani, Abdolghayoum Shiri, 22 ans, «l'inflation est insupportable, je suis diplômé et je suis forcé de travailler comme ouvrier». M. Moïn, ancien ministre de M. Khatami, et M. Qalibaf, ex-officier de l'armée idéologique et ex-commandant de la police, passent, a priori, pour les rivaux les plus dangereux de M. Rafsandjani. Mais le maire de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad, le plus à droite du spectre politique, aurait rallié au dernier moment de nombreux électeurs dans les organisations islamistes rigoristes. La participation et la faculté de M. Moïn à mobiliser une partie d'un électorat déçu de jeunes, de femmes et d'étudiants constituaient d'autres grandes inconnues.