Effet Le maire de Téhéran a remporté la présidentielle, une victoire dont ses proches ont comparé l'ampleur à celle d'un «tsunami». «Il a gagné», a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Jahanbakhsh Khanjani, devant la presse. M. Ahmadinejad, quasiment inconnu avant de devenir maire de Téhéran en 2003, a recueilli plus de 61% de la quasi-totalité des bulletins dépouillés, a indiqué M. Khanjani. «C'est l'effet tsunami», exultaient ses proches au ministère de l'Intérieur après la présidentielle la plus imprévisible et peut-être la plus cruciale de la République islamique. «C'est fini», avait reconnu plus tôt un très proche collaborateur de son adversaire, Akbar Hachémi Rafsandjani. Les manières simples de M. Ahmadinejad, sa réputation de bon musulman et son discours populiste lui ont attiré une forte sympathie dans les milieux défavorisés. «Je suis fier d'être le petit serviteur, le balayeur des rues de la nation iranienne», a-t-il dit, au moment de voter, à des partisans exaltés, avant de rendre hommage à «l'imam Khomeyni et à ses fidèles» et aux «martyrs de l'islam et de la liberté». L'enjeu capital, après les années de relative, mais incontestable réforme sous Mohammad Khatami, a placé l'élection sous haute tension. Dans le souci évident d'éviter les violences, le guide suprême a interdit aux partisans de l'un ou de l'autre candidat de célébrer la victoire dans la rue. Le camp de M. Rafsandjani a dénoncé «d'énormes irrégularités». Plusieurs des observateurs, détachés par M. Rafsandjani dans les bureaux de vote, ont été arrêtés, certains battus, a affirmé un chef de la campagne de l'ancien président, Gholamhossein Karbaschi. Après le premier tour, les adversaires de M. Ahmadinejad ont évoqué des bourrages d'urnes, des achats de voix, des pressions sur les électeurs et la mobilisation en sa faveur de l'armée idéologique et de la milice islamiste. Les adversaires de M. Ahmadinejad ont accusé les organes les plus conservateurs, dont le Conseil des gardiens, clé de voûte du régime, d'avoir pris fait et cause pour le maire de Téhéran. Le guide, lui, a assuré ne soutenir personne. «Dieu seul connaît mon vote», a-t-il déclaré. M. Ahmadinejad s'est aliéné le ministère du Pétrole en promettant de «couper les mains de la mafia de l'argent et des clans familiaux».