Les réformateurs iraniens, dont les candidats ont été disqualifiés à plus de 50% par les instances de contrôle des élections, dominées par les conservateurs, ont revu à la baisse leurs espoirs politiques pour les législatives du 14 mars. Après s'être préparés à un affrontement politique frontal, misant sur les échecs du président Ahmadinejad dans le domaine économique et son isolement sur la scène internationale. Les réformateurs avaient même caressé l'espoir de reconquérir la présidence de la République islamique en 2009. Le porte-parole des réformateurs accuse Ahmadinejad : alors qu'ils étaient dans la compétition pour un tiers des 290 sièges du Parlement, les comités exécutifs chargés d'organiser les élections et dépendant du ministère de l'Intérieur ont disqualifié la plupart des listes des réformateurs qui, dans le meilleur des cas, n'auront que 10% des sièges. Les candidats disqualifiés disposent d'un dernier recours s'ils font directement appel auprès du Conseil des Gardiens de la constitution, le conseil constitutionnel, qui donnera son avis définitif le 4 mars. Mais les jeux sont faits. Malgré ces rejets massifs de candidats, les 21 partis réformateurs refusent de boycotter les élections. Déjà en 2004, le rejet massif des candidats réformateurs avait permis aux ultraconservateurs de prendre le contrôle du Parlement. L'ancien président réformateur, Mohammad Khatami, l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, un conservateur pragmatique qui se place au centre de l'échiquier politique, et l'ancien président réformateur du Parlement, Mehdi Karoubi, se sont rencontrés pour discuter du tripatouillage exercé par Ahmadinejad et ils ont décidé de saisir le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Khamenei. Le problème est que le président ultraconservateur ne fait rien sans l'aval de son sponsor l'ayatollah. D. B.