Une concertation intergouvernementale pour faire face au trafic de drogue devient plus que nécessaire au regard des ravages causés dans la société. C?est ce qu?a déclaré, hier, M. Kacemi, directeur adjoint de l?Office national pour la lutte contre le trafic de drogue, lors du séminaire organisé à l?Institut national de la police criminelle de Saoula, avec la participation de l?Université Naif pour les sciences de la sécurité rattachée au Conseil des ministres arabe. Selon lui, cette quantité ne représente toutefois que 12 à 15 % du produit consommé et qui transite par l?Algérie vers le reste du monde. «Il s?agit donc de situer les responsabilités de chacun afin de venir à bout d?un trafic évalué à plus de 50 milliards de dollars à l?échelle mondiale», dira M Kacemi. Ainsi, il ne s?agit pas de se réfugier chacun derrière sa frontière et d?éviter le sujet sous le couvert de tabou. «Pareils fléaux doivent être mis à nu. Cela en accentuant les campagnes de sensibilisation, notamment à l?intention des jeunes qui sont la catégorie la plus touchée», indique M. Kacemi. Abordant la réalité du terrain en Algérie, il affirmera qu?en l?état actuel des choses, l?Algérie n?est pas un pays producteur ni consommateur à grande échelle. Elle constitue néanmoins un espace de transit privilégié. Dans ce cadre, on relève que de plus en plus de quantités saisies par les services concernés, ces dernières années, sont destinées à être commercialisées dans d?autres pays d?Europe, d?Afrique et du Moyen-Orient. En Algérie, ce phénomène se trouve favorisé par un certain nombre de facteurs, notamment ceux d?ordre socioéconomique, à savoir la crise du logement et la promiscuité, la déperdition scolaire et le chômage. L?étendue du territoire national est un autre facteur qui rend difficile la lutte contre le trafic de drogue. D?où la nécessité d?une concertation intergouvernementale pour y faire face. Sur ce plan, M. Kacemi indique qu?aucun pays ne peut se dérober à cette mission. Aux pays producteurs et consommateurs, s?ajoutent les pays de transit et ceux où l?on blanchit l?argent. Les trafiquants ont tissé leurs réseaux et profitent de toute absence de coordination entre les gouvernements dans la lutte et le démantèlement de ces réseaux.