La rentrée sociale et politique s?annonce plutôt sous le signe de la grisaille. Politiquement, l?année débute avec la rupture, définitivement consommée, entre le président et son allié le FLN, par la «purge» à laquelle a procédé Bouteflika dans les rangs de ses ministres. Dans le même ordre d?idées, l?annonce de la candidature de Benflis, l?exil non dit de Abassi suivi de près de la levée des scellés de Wafa de Taleb sont autant d?indices annonciateurs d?une course effrénée vers El-Mouradia. Les dagues s?aiguisent et chacun essaye de reconnaître les siens. Même la tribune de l?APN a servi d?espace électoraliste à un Karim Younès qui a annoncé la couleur dès la séance d?ouverture. Socialement, la bipartite s?annonce identique à toutes les précédentes c?est-à-dire sans nouveauté fracassante. Même si d?ores et déjà on peut considérer que les salaires impayés des 50 000 travailleurs sont acquis, l?augmentation du Snmg ne semble pas figurer dans le futur immédiat, du moins dans les taux fixés par Sidi Saïd. La rentrée scolaire, au centre du pays, s?effectue, quant à elle, dans des conditions difficiles, notamment dans les zones sinistrées, de même que les examens du bac. Et ce n?est certainement pas Benbouzid qui arrange les choses en lançant, comme une menace, à l?intention des candidats, qu?ils ne doivent surtout pas espérer un quelconque rachat. Il reste que le point noir et la véritable source d?inquiétude à l?orée de cette rentrée viennent incontestablement du côté des sinistrés. La colère de ceux de Bordj Ménaïel n?augure rien de bon, quand on sait que le mauvais temps est encore à venir et que les relogements promis ne sont pas pour demain.