Rencontre Le journal dominical cite deux sources irakiennes ayant participé à ces discussions. Deux rencontres, le 3 juin puis une dizaine de jours plus tard, ont mis face à face quatre représentants américains et les chefs d'un certain nombre de mouvements de résistance irakiens, dont des représentants de Ansar al-Sunna. Ce groupuscule lié à Al-Qaîda est notamment à l'origine d'un attentat-suicide qui a fait 22 morts à Noël 2004 dans une base américaine de Mossoul. Ces rencontres n'auraient cependant impliqué aucun membre du groupe du militant jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui, auteur de l'enlèvement et du meurtre de nombreux otages occidentaux, affirme le Sunday Times. Selon l'hebdomadaire londonien, les quatre représentants américains étaient un militaire, un membre des services de renseignements, un membre du Congrès et un représentant de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad. Le Pentagone, contacté à plusieurs reprises par le Sunday Times, a refusé de confirmer et même de commenter ces rencontres. Interrogé à Bagdad, un porte-parole de l'ambassade américaine n'a pas formellement démenti ces rencontres. «Nous avons toujours pensé qu'un processus politique global était essentiel pour l'avenir de l'Irak et nous avons discuté avec différents groupes irakiens pour leur demander de participer au processus politique», a-t-il affirmé, sans vouloir être identifié. «Cependant, le processus visant à aboutir à un système politique stable qui reflète les besoins et les intérêts de tous les Irakiens doit rester purement irakien», a-t-il ajouté. Selon l'hebdomadaire britannique, ces rencontres auraient eu lieu dans une villa près de Balad, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale irakienne, après des semaines de «négociations délicates» impliquant un ancien ministre irakien et des chefs tribaux. Le général John Abizaid, chef du Commandement central américain (Centcom) en Irak, a admis récemment devant le Congrès américain que l'état des forces des insurgés irakiens était le même qu'il y a six mois et qu'il y avait beaucoup de travail à faire face aux résistants. Une partie de ce «travail» consisterait en ces négociations secrètes avec les chefs rebelles eux-mêmes, selon les deux sources irakiennes du Sunday Times. Selon ces mêmes sources, «d'autres discussions» du même type sont prévues afin de parvenir à une réduction de la violence en Irak.